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Métallurgistes battus et emprisonnés au Zimbabwe

3 décembre, 2008Descentes de police, enlèvements, arrestations et passage à tabac de dirigeants syndicaux et de travailleurs qui protestent contre le refus du gouvernement de permettre aux travailleurs/euses de toucher le montant total de leur chèque de paie à la banque.

ZIMBABWE: Japhet Moyo, secrétaire général du syndicat national des techniciens du Zimbabwe (NEWU) et secrétaire général adjoint de la centrale nationale, le Congrès des syndicats du Zimbabwe (ZCTU), a été arrêté après avoir participé à une manifestation du ZCTU contre les restrictions apportées par le gouvernement aux retraits bancaires.

Selon Stephen Nhlapo, représentant régional pour l'Afrique de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie, Japhat a été arrêté ce matin par la police pour avoir organisé et participé à la marche contre les banques du pays. "Alors que j'étais occupé de lui parler, la police a pris le téléphone et je ne suis pas sûr exactement de ce qui va se passer pour lui", a indiqué Nhlapo.

Le taux d'inflation continue de monter en flèche au Zimbabwe pour atteindre le chiffre scandaleux de 13,2 milliards pour cent par mois, le deuxième taux d'inflation le plus élevé de l'histoire. La pire inflation de l'histoire a été celle de la Hongrie en 1946.

Pour chercher à contrôler l'inflation, le gouvernement a adopté des mesures destinées à forcer les employeurs à verser les salaires par l'intermédiaire des banques. Le gouvernement a également adopté une loi qui restreint les retraits bancaires. Le retrait maximum est actuellement de 5 milliards de dollars zimbabwéens par jour, ce qui signifie qu'une personne qui gagne 50 milliards de dollars par semaine a besoin d'environ 10 jours pour pouvoir retirer le montant de son salaire. "Certains travailleurs en sont encore actuellement à toucher leur salaire de juin", dit Nhlapo, en ajoutant que "dans la plupart des cas, quand les travailleurs vont à la banque pour retirer de l'argent, ils s'aperçoivent que la banque manque de liquidités".

Nhlapo indique que "le transport pour aller au travail et en revenir coûte environ 20 milliards de dollars par jour, si l'on a la chance d'obtenir une place, montant supérieur à la limite quotidienne de retrait; on peut alors se demander comment les gens vont à leur travail et de quoi ils se nourrissent."

Le ZCTU a décidé d'organiser une journée nationale de protestation pour forcer la banque centrale du pays à lever les restrictions sur les retraits en espèces. Dans tout le pays, les travailleurs/euses ont manifesté devant les banques. Les responsables syndicaux et les travailleurs/euses qui ont participé aux protestations demandent aux employeurs de payer directement les salaires en espèces ou avec des colis alimentaires, et exigent qu'ils soient versés en dollars américains du fait que tout, dans le pays, est vendu en dollars.

La police anti-émeutes armée de matraques a dispersé les nombreuses manifestations, arrêté quelque 70 dirigeants et membres des syndicats, et s'est livrée à des voies de fait contre 10 autres personnes, notamment contre Martha Kajama, membre du NEWU. Malgré les actes de violence, les travailleurs/euses ont réussi à présenter des pétitions à de nombreuses agences de la Banque de réserve du Zimbabwe, ce qui leur a permis de clarifier leurs revendications.