Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

L'occupation de l'usine se dégrade alors que la police entoure Ssangyong Motor

24 juillet, 2009La communauté internationale du travail demande instamment au gouvernement coréen de retirer immédiatement les forces de police anti-émeute et les canons à eau, et de cesser de vouloir résoudre les conflits du travail par un recours à la violence.

CORÉE: Plus de 3000 policiers anti-émeute utilisant des canons à eau, des auto-échelles et des hélicoptères, ont envahi l'usine Ssangyong Motor Pyeongtaek où quelque 800 travailleurs mis à pied occupent les lieux depuis 61 jours, après l'annonce par l'entreprise de licenciements massifs, sans préavis et sans que le syndicat ait eu son mot à dire.

Les grévistes qui occupent l'usine sont membres du syndicat coréen des métallurgistes (KMWU). Ils sont actuellement retranchés dans l'atelier de peinture de l'usine. 

Un rapport récent du KMWU montre l'urgence de la situation. "Ce matin, la police anti-émeute qui entoure l'atelier de peinture a réduit le périmètre de 100 mètres à 70 mètres. Les hélicoptères de la police ont bombardé les grévistes avec des gaz lacrymogènes depuis ce matin et toute la journée jusqu'au soir. Les forces de police ont commencé l'opération pour forcer les occupants à partir. La situation devient extrêmement préoccupante et nous ne savons pas combien de temps les grévistes pourront tenir. Il est déjà 20h30 ici, et l'opération se poursuit, malgré le coucher du soleil, alors qu'une manifestation a lieu devant l'usine".

La direction avait déjà fait couper l'eau et supprimé les livraisons de nourriture et de médicaments depuis plus d'une semaine. Le 16 juillet, la police anti-émeute a fait usage de force excessive et procédé à de nombreuses arrestations pour empêcher les syndicalistes du KMWU et les familles des membres de porter des denrées de base aux grévistes. Au total, 82 personnes ont été arrêtées et détenues pendant deux jours.

Les familles des grévistes signalent que des cadres de l'entreprise se sont rendus chez des membres du personnel en menaçant les familles de jeter en prison les conjoints et de confisquer leurs maisons et leurs biens pour payer des dommages-intérêts à l'entreprise afin de couvrir les frais occasionnés par la grève.

En vertu de la section 314 du Code pénal coréen, l'employeur peut engager des poursuites qui prévoient une peine d'emprisonnement ou le versement de dommages-intérêts d'un montant énorme, contre des personnes ou des syndicats pour "entrave au bon fonctionnement de l'entreprise". Selon le KMWU, Ssangyong Motors cherche à poursuivre en justice 192 syndicalistes pour ce motif. Deux fonctionnaires du KMWU ont été arrêtés et 15 autres mandats d'arrêt ont été délivrés contre des permanents du KMWU dans le cadre de cette grève.

Ssangyong Motor a enfreint à maintes reprises la convention collective, notamment en arrêtant de façon unilatérale tous les paiements d'aide sociale et en ne versant pas depuis mars les salaires de travailleurs de la production.

La FIOM demande de toute urgence à ses affiliés de passer à l'action pour soutenir les travailleurs de Ssangyong Motor en grève en envoyant des lettres aux ambassades ou aux consulats de Corée pour demander au gouvernement coréen de mettre fin au recours à la violence et à la répression pour résoudre les conflits du travail, de retirer immédiatement les forces de police anti-émeute qui entourent actuellement l'usine Ssangyong Motor, de mettre fin aux poursuites engagées contre les membres du KMWU qui soutiennent la grève, et de demander instamment l'ouverture de négociations entre le gouvernement, l'entreprise et le KMWU pour parvenir à une solution juste et équitable.