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Licenciement de salariés qui luttent pour les droits du travail chez Fiat en Italie

22 juillet, 2010Grève chez Fiat après le licenciement abusif de quatre salariés, renvoyés pour s'être opposés à des propositions de l'entreprise, dont la menace d'investir seulement dans la production que si les salariés acceptent de faire des concessions sur leurs conditions et leurs droits.

ITALIE: Une grève de quatre heures, organisée par l'affilié de la FIOM, FIOM-CGIL, a eu lieu le 16 juillet au groupe Fiat en Italie en réponse au licenciement abusif de quatre salariés.

Un jeune employé professionnel non manuel a été licencié dans l'usine Mirafiori à Turin pour avoir fait circuler par le système de courriel interne de l'entreprise une lettre du personnel de Tychy en Pologne, exprimant sa solidarité avec la lutte menée par le personnel de l'usine Fiat à Pomigliano d'Arco, Naples.

À Melfi, deux délégués et un membre du syndicat FIOM ont été licenciés par décision de Sergio Marchionne, directeur-général du groupe Fiat, au motif que des membres du personnel avaient fait obstacle au travail dans l'usine au cours d'une grève contre l'intensification du travail.

Pour protester contre ces licenciements, FIOM-CGIL a lancé un ordre de grève de quatre heures pour le 16 juillet dans l'ensemble du groupe Fiat et annoncé qu'il allait contester en justice les licenciements.

Les actes imputés aux travailleurs et la grève qui en a découlé se passent à un moment où Fiat demande à son personnel de faire des concessions importantes en échange d'un investissement de 700 millions d'euros à l'usine de Pomigliano d'Arco, et au déplacement à Pomigliano de la production de son modèle à succès Panda d'une usine polonaise à Tychy.

Pomigliano emploie 5.000 personnes et a produit 35.000 voitures l'année dernière. C'est l'une des cinq usines Fiat en Italie. Elle produit actuellement des modèles pour la marque Alfa Romeo.

Les syndicats italiens sont divisés sur la réponse à donner à la proposition de l'entreprise. Quatre sont en faveur de la proposition, mais le plus grand syndicat de métallurgistes, FIOM-CGIL, a refusé de signer et dénonce la proposition comme étant du "chantage". FIOM-CGIL affirme que les exigences de Fiat, notamment d'éventuelles sanctions contre l'absentéisme et les grévistes, sont inconstitutionnelles et ont rompu de fait la convention collective en vigueur.

Fiat, le plus grand employeur du secteur privé dans le pays, a menacé de fermer l'usine de Pomigliano d'Arco, située près de Naples, dans la région économiquement défavorisée du sud de l'Italie, dans le cas où le personnel n'accepterait pas l'accord.

Dans un scrutin organisé le 22 juin parmi le personnel de l'usine de Pomigliano, 62 pour cent seulement des 4.642 personnes qui ont pris part au vote soutenaient la proposition de Fiat d'augmenter la productivité par une semaine de six jours de travail, de restreindre le droit de grève et de limiter les prestations versées actuellement, comme les congés de maladie.

S'exprimant au sujet du licenciement des quatre membres du personnel, Maurizio Landini, secrétaire-général de FIOM-CGIL, a déclaré que "Fiat est passé du stade du chantage - comme ce fut le cas à l'usine de Pomigliano pour obliger le personnel à accepter ces conditions, notamment en empêchant les grèves qui sont un droit constitutionnel - aux mesures de représailles et d'intimidation du personnel".