27 avril, 2012La réalisation de l'unité entre les syndicats était le point principal de l'ordre du jour d'un Forum thaïlandais sur la fonction de dirigeant(e) organisé à Bangkok le 20 avril. Le Forum, qui bénéficiait du soutien du Solidarity Centre et de la FES, a permis la mise en place d'un nouveau plan d'action visant à réaliser une coopération syndicale en Thaïlande dans les secteurs couverts par IndustriALL Global Union.
THAÏLANDE: Les dirigeant(e)s syndicaux/ales en Thaïlande ont le besoin de savoir si la création de IndustriALL Global Union pourra leur servir de plate-forme pour travailler ensemble sur des questions nationales. Les dirigeant(e)s des syndicats affiliés à la FIOM, à l'ICEM et à la FITTHC, ainsi qu'à d'autres syndicats non-affiliés, se sont réuni(e)s pour déterminer la façon de parvenir à ce résultat.
Tout comme la plupart des pays, les syndicats ont une longue histoire de travail en commun à certains moments, tout en ayant également connu des conflits dans un passé récent. Malgré cela, tous les participant(e)s à la réunion ont travaillé ensemble dans un bon esprit et ont pu réaliser une stratégie nationale ambitieuse dans l'optique de la création de IndustriALL, et déterminer ainsi une nouvelle approche permettant d'obtenir de nouveaux niveaux de coopération entre les syndicats.
La stratégie a été développée avec la création de quatre groupes de travail permettant aux dirigeant(e)s syndicaux/ales de travailler ensemble et des séances de 'brainstorming' sur des questions-clés auxquelles les syndicats thaïlandais sont confrontés. Les questions identifiées par les groupes de travail concernaient l'externalisation, le cadre juridique dans lequel fonctionnent les syndicats, les communications et l'éducation, et la capacité permettant de créer des syndicats.
L'externalisation en Thaïlande a amené de nombreux travailleurs et travailleuses à ne toucher que le salaire minimum, ajoutant ainsi un sentiment d'insécurité de l'emploi chez les personnes ayant un emploi permanent ou travaillant sous contrat de courte durée. Le taux important de main-d'œuvre migrante rend la situation encore plus difficile. La syndicalisation des personnes travaillant avec des contrats de courte durée et l'amélioration des conditions par la négociation collective sont quelques une des tactiques déterminées par les dirigeant(e)s.
La Thaïlande a une population active de plus de 39 millions de personnes, et la fabrication industrielle représente 13 pour cent de l'économie dans des secteurs tels que l'automobile, l'électronique, les textiles et l'acier. Le taux de syndicalisation est inférieur à cinq pour cent. Bien que la Thaïlande ait réussi à attirer un investissement étranger, son gouvernement continue de soutenir que le renforcement de la législation du travail pourrait empêcher d'attirer de nouveaux investissements. La syndicalisation en Thaïlande est un processus très difficile, et les dirigeant(e)s des nouveaux syndicats sont souvent licenciés dès qu'ils/elles cherchent à obtenir la reconnaissance de leur syndicat. L'influence exercée sur le cadre juridique national et la ratification par le gouvernement des conventions 87 et 98 de l'OIT sont des objectifs prioritaires pour les syndicats locaux.
Pour parvenir à ce résultat, les dirigeant(e)s syndicaux/ales cherchent à renforcer leurs communications et leurs programmes d'éducation pour obtenir le soutien du public. Les syndicats ont décidé de réaliser de nouveaux bulletins d'informations et un nouveau site Internet en Thaïlande pour IndustriALL.
Rob Johnston, directeur exécutif de la FIOM, a résumé la réunion en ces termes: "Les syndicats thaïlandais détiennent un énorme potentiel de croissance. Il y aura de grands défis à surmonter, et personne n'est dupe. Mais les dirigeant(e)s de ce groupe ont prouvé qu'en ayant la possibilité de travailler ensemble, ils/elles peuvent réaliser un plan ambitieux capable de faire la différence et d'exercer un impact".