7 mars, 2008Les négociations AMNA entrent dans une phase critique: les syndicats doivent réagir

MONDE: Les syndicats, notamment ceux des pays en développement, ont fait campagne pour les négociations AMNA depuis le réunion ministérielle à Hong Kong. Les syndicats ont présenté des revendications concrètes pour que les négociations aboutissent à un résultat équilibré, mais jusqu'à présent les propositions mises sur la table n'ont pas tenu compte des préoccupations des syndicats et de leurs gouvernements. Au contraire, les propositions conduiront à des réductions tarifaires obligatoires très fortes (60% en moyenne) pour les pays en développement, ce qui ne peut que réduire l'ampleur des politiques et la capacité de ces pays à développer leurs industries. De plus, des propositions portant sur des réductions de 60% provoqueront aussi des réductions tarifaires dans de nombreux secteurs, notamment dans le secteur de la métallurgie des pays en développement, ce qui aura un impact direct sur la production nationale et l'emploi.
Les syndicats des pays en développement se sont rencontrés au groupe syndical AMNA 11 avec les syndicats de l'Argentine, du Brésil, de l'Afrique du Sud et de l'Inde, pour défendre leurs industries et l'avenir du développement industriel. Ils ne sont pas prêts à troquer des emplois industriels contre davantage d'exportations agricoles, en raison de l'importance des deux secteurs pour le développement de leurs économies.
Les négociations entrent maintenant dans une phase cruciale. Un deuxième texte portant sur des modalités a été présenté récemment, mais il propose toujours des réductions tarifaires importantes. Il est peu probable que les nouvelles propositions sur des flexibilités avancées la semaine dernière modifieront le niveau d'ambition actuellement mis sur la table, et ne changeront sans doute pas grand chose aux craintes des syndicats. Un grand coup de collier pour mener cette année les négociations à bonne fin et convenir de modalités dans les négociations AMNA et l'agriculture au printemps, fera pression sur les pays pour négocier sur la base des propositions actuelles. Les ministres seront appelés à négocier l'accord final. Cependant, ce qui se trouve sur la table obligera les pays en développement à sacrifier leurs industries.
Les propositions sont injustes et font porter le fardeau du processus d'ajustement aux pays en développement. Elles ne tiennent compte d'aucune préoccupation ou proposition des syndicats sur les coefficients et les flexibilités. Elles ne tiennent pas compte non plus des droits fondamentaux des travailleurs/euses et des syndicats dont le besoin se fait sentir et qui devraient être incorporés au commerce pour obtenir une main-d'œuvre productive et un développement durable. Il est temps maintenant de se mobiliser contre les modalités proposées et de faire campagne pour qu'il soit tenu compte des propositions des syndicats.