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Les métallurgistes géorgiens en grève pour protéger leurs droits

8 mai, 2010Les métallurgistes employés dans une fonderie et dans sept mines en Géorgie ont organisé une série d'actions revendicatives pour protéger leurs droits et améliorer leurs conditions de travail. La direction a d'abord répondu par l'intimidation et le harcèlement, avant de faire quelques concessions. Les discussions se poursuivent.

GÉORGIE: Le 31 mars, deux ouvriers de l'usine Zestafoni Ferro en Géorgie ont été mis à pied. L'un d'eux est le père d'un dirigeant syndical de premier plan et l'autre est lui-même militant syndical. Cet acte a poussé à bout les 2.800 travailleurs et travailleuses de l'usine et des mines de Chiatura qui ont décidé d'agir.

Le salaire moyen mensuel dans l'usine et dans les mines est seulement de 400 lari (231 USD), légèrement supérieur au minimum vital et inférieur de 100 lari au salaire moyen en Géorgie. Les conditions de travail dans la mine et les ateliers de fusion sont extrêmement dangereuses, et les normes de santé et de sécurité sont insuffisantes. Le personnel ouvrier représenté par le syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique et minière (MMIWTU) de la région de Imereti, affilié à la confédération géorgienne des syndicats (GTUC), réclame depuis longtemps une augmentation des salaires. Mais l'administration a refusé de donner suite à la revendication.

Le 10 et le 11 avril, deux réunions du personnel ouvrier avec des responsables syndicaux ont eu lieu dans une atmosphère d'intimidation et de provocation par la direction et le service de sécurité qui a tenté d'intervenir.

Le 20 avril, le personnel des installations de fonderie et des mines a organisé une grève d'avertissement. L'action a eu lieu de midi à 14 heures. La production de l'usine a été complètement arrêtée. Alors que la grève se déroulait sans incident à Zestafoni, l'administration a tenté d'intervenir à Chiatura. Le directeur de l'une des mines a malmené le responsable syndical, un homme âgé de 55 ans qui travaille à la mine depuis 27 ans.

Le 23 avril, le personnel ouvrier à Zestafoni et Chiatura a entamé une grève de deux semaines, en dressant une liste de dix revendications:

  • réintégration des deux militants syndicaux;
  • augmentation de salaire de 50 pour cent;
  • fixation d'un salaire minimum pour les travailleurs de Chiatura;
  • paiement des heures supplémentaires;
  • salaire augmenté de 50 pour cent pour le travail de nuit;
  • congé annuel de 35 jours;
  • contrat de travail permanent;
  • diverses améliorations pour les normes de santé et de sécurité et les conditions de travail, telles que fourniture de bons outils et d'équipements de sécurité;
  • reconnaissance du syndicat et négociation de bonne foi avec les représentants de la main-d'œuvre;
  • participation de la GTUC aux négociations.

Le 26 avril, trois jours seulement après le début de la grève, la direction a fait une série de concessions et la production a repris. Selon l'accord, les deux militants syndicaux seront réintégrés et tous les travailleurs auront des contrats de travail permanents. Les grévistes seront indemnisés pour les trois jours de grève.

Le comité de grève sera transformé en conseil de négociation, qui sera chargé d'examiner l'application de toutes les autres revendications avec la direction. Néanmoins, le syndicat est prêt à lancer un nouvel ordre de grève pour une action prolongée si les revendications n'étaient pas satisfaites.

La FIOM et la Fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, de l'énergie, des mines et des industries diverses (ICEM) accordent leur plein appui à la lutte des métallurgistes géorgiens. Le 21 avril, la Confédération syndicale internationale (CSI) a envoyé une lettre au président géorgien Mikhail Saakashvili, pour condamner les infractions aux droits des travailleurs et des travailleuses, et les pratiques discriminatoires en vigueur dans les installations de fonderie et dans les mines.

Le 5 et le 6 mai, le secrétaire général de l'ICEM Manfred Warda s'est rendu en mission en Géorgie pour obtenir des renseignements de première main sur le conflit. Aux côtés de l'ICEM, la FIOM suivra de près la situation à Zestafoni et Chiatura.