Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Les droits de la personne bafoués en Colombie: "Écoutez donc"

9 décembre, 2010Malgré sa promesse de respecter les droits de la personne, l'incapacité du président colombien Santos à mettre fin aux assassinats et à la violence qui se perpétuent en Colombie a été l'objet d'une audience à Bruxelles, le 7 décembre, qui a permis d'appuyer les demandes des syndicalistes pour que l'UE ne signe pas un accord de libre-échange avec le Colombie.

COLOMBIE/EUROPE: "Seuls les mots employés et le ton de la voix ont changé, le cadre politique et économique, la doctrine de "sécurité démocratique", les assassinats de syndicalistes, de membres de l'opposition et de la population ne sont que la simple prolongation des huit dernières années du gouvernement Uribe, ce qui signifie que cela se poursuivra sans doute pendant au moins quatre ans", prévient Tarcisio Mora, président du CUT, à l'audience sur la Colombie, convoquée le 7 décembre à Bruxelles à la demande de 'Justice pour la Colombie'. 

"Ce gouvernement représente clairement les intérêts du patronat et des grandes STN en Colombie. Il exclut, en imposant la soi-disant "sécurité démocratique", la majorité de la population colombienne et enfreint les droits les plus élémentaires qui permettent de vivre, de profiter des ressources terrestres et de travailler", a poursuivi Hernando Hernandez, membre du Parlement colombien représentant les peuples autochtones. 

Malgré la promesse faite lors de la prise de fonction du nouveau président colombien, Juan Manuel Santos, de s'engager à respecter les droits de la personne, les membres de la délégation de haut niveau venue de Colombie ont indiqué que depuis l'entrée en fonction de Santos cette année, les assassinats se sont poursuivis avec plusieurs massacres, notamment d'enfants violés et torturés, 40 syndicalistes assassinés, des menaces de mort proférées contre 24 autres syndicalistes, 12 militants du Polo Democrático (parti d'opposition) tués, et les rapports qui se succèdent sur l'implication de l'armée colombienne, d'unités paramilitaires et de forces de sécurité d'État dans la majorité des cas.  L'impunité et la violence à l'encontre de l'opposition continuent de régner. Pour plus de détails sur les orateurs, lire le tract ici.

Dans le contexte de ce que l'on connaît bien sous le nom de "terrorisme d'État" les chiffres sont stupéfiants: 4,5 millions de personnes déplacées, 10 millions d'hectares de terres remis aux chefs paramilitaires, 20 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté et 8 millions de gens sans emploi. Mais en dépit de ces faits, l'UE qui prévoit de signer un accord de libre-échange avec le gouvernement colombien en 2011, place visiblement ses intérêts économiques avant les droits de la personne. Voir ici le rapport 'Justice pour la Colombie' "Trading Away Human Rights" (Les droits de la personne bafoués) pour plus de détails.

Après l'audience, la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) a pris part à une réunion le 7 décembre avec des représentant(e) de syndicats européens, de fédérations syndicales internationales et de 'Workers Uniting' pour examiner la possibilité de continuer d'informer et d'engager les parlementaires de l'UE sur la situation dramatique des droits de la personne en Colombie et sur le précédent inacceptable pour autoriser d'autres accords de libre-échange en discussion, par exemple en Amérique latine.  La FIOM a souligné l'importance d'une coordination des efforts engagés par nos affiliés européens, pour renforcer, notamment, une prise de conscience des directions syndicales et politiques, afin de refuser la signature de cet accord qui n'offre aucun avantage aux travailleurs et travailleuses de Colombie et à la société colombienne.