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Les ateliers de misère abondent dans l'industrie électronique

19 novembre, 2010Les syndicats et les ONG présents à la dernière réunion générale de GoodElectronics ont conclu que dans le monde entier, les droits syndicaux et les conditions de travail du personnel de production dans l'électronique sont très en deçà des normes acceptables et exigent de toute urgence l'attention des entreprises et des gouvernements.

PHILIPPINES: Une cinquantaine de participant(e)s appartenant à des ONG et des syndicats, dont des affiliés de la FIOM, se sont réuni(e)s du 3 au 5 novembre à proximité de la zone franche d'exportation Cavite aux Philippines, dans le but de renforcer leur coopération face aux abus concernant les droits du travail toujours endémiques dans l'industrie électronique.

Des représentant(e)s de Thaïlande, d'Indonésie, de Malaisie, de Taiwan, du Mexique, des Philippines, de Hong Kong, d'Autriche et des Pays-Bas ont pris connaissance des salaires de misère versés aux travailleurs et travailleuses de l'électronique aux Philippines, qui sont en outre soumis à d'innombrables abus dans l'emploi. Les 250.000 personnes employées dans la ZFE Cavite proviennent dans la proportion de 80 pour cent d'autres régions des Philippines; il s'agit de jeunes femmes dans la majorité des cas. Un contrôle est exercé sur les personnes qui cherchent un emploi dans les usines pour s'assurer qu'elles ne sont pas syndiquées, et elles sont soumises à des examens de santé abusifs pour obtenir un emploi.

L'augmentation du nombre d'emplois temporaires et de personnel recruté par des agences à Cavite présente une tendance alarmante, et dans de nombreuses entreprises, le nombre d'emplois temporaires est supérieur à l'emploi de personnel régulier. Bien que le Code du travail philippin n'autorise pas le recrutement de personnel par des agences pour des emplois dans la production de base, le gouvernement ferme les yeux sur cette pratique.

Dans un tel climat d'insécurité et d'intimidation, la peur d'adhérer à un syndicat est forte. Des militants syndicaux sont mis sur la liste noire pour tout emploi dans la zone, et de nombreux assassinats extrajudiciaires de syndicalistes commis chaque année aux Philippines sont la conséquence directe d'une politique d'opposition aux syndicats et à la grève. Les conflits du travail sont criminalisés et l'inspection du travail manque énormément de moyens. Face à ces obstacles massifs, des ONG locales travaillent en collaboration étroite avec des syndicats pour syndiquer les travailleurs et travailleuses de l'électronique.

Lors de la réunion, des organisations membres de GoodElectronics ont examiné la possibilité d'accroître leur collaboration pour faire  pression sur des entreprises de marque afin d'améliorer la conformité aux normes internationales de travail et l'accès des travailleurs et travailleuses aux syndicats et à la négociation collective. À cette fin, un nouvel énoncé de la mission a été réalisé pour le réseau, et la revendication générale de GoodElectronics dans l'industrie électronique a fait l'objet d'une mise à jour.

À la suite de la réunion, une conférence de presse a eu lieu à Manille pour attirer l'attention du public sur certains cas actuels d'infraction aux droits syndicaux dans l'industrie électronique, parmi lesquels:

  • des pratiques antisyndicales chez Foxconn et BYD dans la zone économique spéciale Nokia à Chennai, Inde, ainsi que chez le fabricant de panneaux tactiles YFO à Taiwan:
  • des conditions draconiennes de travail qui conduisent à des suicides de travailleurs chez Foxconn en Chine;
  • des menaces de licenciement et de déportation de travailleuses migrantes de Birmanie chez JVC en Malaisie; et
  • des examens de santé abusifs pour les demandeuses d'emploi chez Lite-On Semiconductor Corporation aux Philippines.