20 juillet, 2011Le syndicat national des métallurgistes d'Afrique du Sud (NUMSA) a conclu avec les employeurs un accord qui met fin à une grève de deux semaines dans les secteurs de la métallurgie et de l'ingénierie, à laquelle ont pris part 170. 000 travailleurs et travailleuses en grande majorité membres de NUMSA.
AFRIQUE DU SUD: Dans le secteur de la métallurgie, les travailleurs et travailleuses s'étaient mis en grève après avoir rejeté l'offre patronale d'une augmentation salariale de 7 pour cent et en exigeant un relèvement de 13 pour cent. Après plusieurs jours de négociations et de manifestations dans les rues, NUMSA a insisté auprès des employeurs qui ont finalement accepté pour la première année de l'accord, une augmentation de 10 pour cent des salaires les plus bas et de 8 pour cent pour ceux classés comme artisans. Pour les deux années suivantes de cet accord triennal, l'augmentation sera chaque année de 8 pour cent pour les salaires les plus bas et de 7 pour cent pour ceux classés comme artisans, dans le cas où l'inflation serait inférieure à 8 pour cent. Mais si le taux d'inflation était supérieur à 8 pour cent au cours de l'une des deux dernières années ou durant les deux années, l'augmentation suivrait le taux d'inflation augmenté de 2 pour cent.
Bien que NUMSA n'ait pas réussi à faire accepter sa revendication visant à obtenir un accord salarial de deux ans au lieu de trois, le syndicat s'estime satisfait de l'accord du fait que les travailleurs et travailleuses lui avaient donné mandat de ne pas accepter une augmentation inférieure à deux chiffres pour les salaires les plus faibles.
"Les négociations salariales ne doivent pas être considérées isolément, mais comme l'un des outils permettant d'aborder la triple crise à laquelle notre pays fait face", a déclaré le secrétaire général de NUMSA, Irvin Jim. "L'Afrique du Sud est le pays au monde où les inégalités sont les plus fortes dans le domaine des revenus, et la manière la plus concrète de remédier à ces inégalités est de combler l'écart salarial. Les négociations salariales sont l'outil le plus puissant dont nous disposons pour agir de manière décisive sur cette question."
Les négociations ont également permis d'obtenir des gains importants dans d'autres domaines, notamment en ce qui concerne les efforts entrepris par NUMSA pour combattre l'emploi précaire. Une réunion spéciale du Comité exécutif national qui s'est tenue durant la grève a décidé, notamment, "de ne pas avoir recours à des intermédiaires pour l'embauche de main-d'œuvre dans les industries de la métallurgie et de l'ingénierie car selon notre expérience, leur régularisation n'a pas permis de mettre fin à l'exploitation des travailleurs et travailleuses dans ces industries".
Au début des négociations, les employeurs étaient seulement disposés à prendre en considération la réglementation des intermédiaires chargés de l'embauche de main-d'œuvre, mais NUMSA a réussi à obtenir leur accord pour mettre fin à cette pratique. Le personnel actuellement employé par le biais de ces intermédiaires se verra offert des contrats à durée déterminée (CDD) de quatre mois, après quoi chaque travailleur et travailleuse obtiendra un travail permanent (contrat à durée indéterminée). Les personnes employées avec ces contrats bénéficieront des mêmes avantages que travailleurs/euses permanents. Après quatre mois, les employeurs ne seront pas autorisés à licencier un travailleur/euses en CDD pour le remplacer par un autre travailleur/euse en CDD.
Des avancées positives ont également eu lieu sur la question des droits syndicaux. Les employeurs permettront la tenue de quatre assemblées générales des travailleurs et travailleuses chaque année au niveau de l'usine qui se dérouleront pendant les heures de travail payées. Les délégué(e)s syndicaux/ales auront droit à cinq jours de formation par an, avec possibilité d'une amélioration de cette disposition par une négociation au niveau de l'usine.
Les parties ont également décidé de faire avancer les discussions sur le développement futur de l'industrie manufacturière en Afrique du Sud et sur les créations d'emploi. Ces discussions s'appuieront sur un cadre qui est déjà en place et se poursuivront au forum sur la politique industrielle.