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La FIOM dit au représentant spécial de l'ONU que l'emploi précaire porte atteinte aux droits de la personne

2 juin, 2010Dans sa présentation au représentant spécial de l'ONU pour la question des droits de l'homme, des STN et autres entreprises, John Ruggie, la FIOM a dit comment les employeurs utilisent diverses formes d'emploi précaire dans le seul but d'empêcher les travailleurs et les travailleuses de se syndiquer et de négocier collectivement.

GENÈVE: Dans sa présentation, la FIOM a demandé au représentant spécial de l'ONU pour la question des droits de l'homme, des STN et autres entreprises, d'intégrer complètement la relation entre l'emploi précaire et la réalisation effective des droits de la personne dans ses investigations et ses recommandations, car il s'agit d'un sujet prioritaire.

John Ruggie a pour mandat de faire des recommandations sur la façon dont les États peuvent mieux protéger tous les droits de la personne des abus commis par les sociétés transnationales, et d'améliorer les possibilités d'un recours efficace aux personnes dont les droits sont enfreints par les activités de l'entreprise. Il est de plus en plus évident que l'emploi précaire est devenu l'un des principaux mécanismes qui permet aux sociétés transnationales de priver les travailleurs et les travailleuses de leurs droits fondamentaux.

Partout dans le monde, des millions de travailleurs et de travailleuses, et des catégories entières d'emploi, sont exclus dans les faits des dispositions contenues dans les conventions 87 et 98 de l'OIT, de même que de toute une série d'autres droits dans l'emploi, comme l'accès à la sécurité sociale et à la retraite, les congés de maternité et de famille, le paiement des heures supplémentaires, les congés payés, la santé et la sécurité au travail.

L'emploi précaire est très répandu dans toutes les industries de la métallurgie. Les plus touchées actuellement sont les industries de l'électronique et de l'automobile. L'impact est disproportionné chez les jeunes, les migrants et les travailleuses, ce qui contribue beaucoup aux écarts de rémunération entre les femmes et les hommes.

Le secrétaire général de la FIOM, Jyrki Raina, a déclaré: "La seule façon pour les personnes occupant un emploi précaire d'améliorer leur situation est de se syndiquer. Pourtant, ces personnes se voient systématiquement refuser partout dans le monde le droit de se syndiquer".

Dans sa présentation, la FIOM a déclaré qu'à son avis, l'emploi précaire menace la survie même de l'emploi stable et de la négociation collective. Et pourtant, la négociation collective reste le seul mécanisme qui permet aux travailleurs et aux travailleuses de faire véritablement entendre leur voix sur leurs conditions de travail. L'exclusion des personnes occupant un emploi précaire dans les conventions collectives ne prive pas seulement ces travailleurs et ces travailleuses de leurs droits, elle les prive de leur seule possibilité réelle d'améliorer leurs conditions d'emploi.

Enfin, la FIOM a montré comment les syndicats utilisent partout dans le monde la négociation collective pour limiter les abus ou pour que les victimes de ces abus puissent bénéficier d'un recours, tandis qu'au niveau mondial, des accords-cadres internationaux sont signés pour engager les entreprises à respecter la liberté syndicale et le droit de négocier collectivement dans toutes leurs activités et celles de leurs fournisseurs.