13 octobre, 2010Les syndicats qui participent à une réunion de réseau syndical mondial demandent souvent comment améliorer la santé et la sécurité chez Gerdau après avoir entendu des rapports sur la politique de l'entreprise de dissimulation des accidents en faisant reprendre le travail avant que les gens soient en mesure d'accomplir leurs tâches professionnelles.
ESPAGNE/MONDE: La 4e réunion internationale du Conseil mondial des travailleurs de Gerdau a eu lieu à Bilbao et Reinosa en Espagne du 5 au 7 octobre 2010. Les syndicats qui participaient à la réunion tenue dans deux villes où sont situées les deux plus grandes usines de Gerdau en Espagne, ont saisi l'occasion pour porter à l'attention des gouvernements locaux les pratiques trompeuses de l'entreprise en matière de responsabilité sociale.
Le Conseil a montré aux gouvernements locaux comment Gerdau utilise ses grandes ressources pour améliorer son image, en remplaçant les fonctions de l'État, pour récupérer plus tard ses investissements en payant moins d'impôts. Les maires des deux villes ont été intéressés par ces initiatives, et notamment le maire de Reinosa, José Miguel Barrio, qui a déclaré que "Gerdau est propriétaire jusqu'à un certain point" mais que l'usine " appartient à nous tous parce que nos familles ont travaillé pendant de nombreuses générations à sa réussite".
Le Conseil a examiné de nouveau les politiques de santé et de sécurité de Gerdau, notamment à la suite de la mort d'un travailleur le 5 septembre 2010 dans un accident du travail à Basauri. Tout le monde avait des récits sur la façon dont Gerdau cache les accidents en remettant les gens au travail alors qu'ils sont encore dans l'impossibilité de remplir leurs tâches. Pour Gerdau, un accident du travail survient quand les victimes ne peuvent pas reprendre le travail, et le personnel externalisé n'entre pas dans les statistiques de Gerdau, même il s'agit des victimes d'un accident dans une usine Gerdau. De nombreux récits montrent qu'il est demandé aux travailleurs de reprendre le travail quitte à rester assis dans une pièce ou à se balader sans réaliser aucune tâche particulière.
L'entreprise a pour objectif de dire "qu'il n'y a pas eu d'accident ici car le travailleur est de retour sur le lieu de travail". Le Conseil a pu se rendre compte de l'astuce utilisée au cours d'une visite à l'usine Gerdau à Reinosa. À l'entrée de l'atelier d'usinage se trouve un grand panneau sur lequel on lit: "Deux ans sans accident avec du temps perdu". Il est clair que le panneau ne dit pas combien il y a eu d'accidents sans perte de temps durant ces deux années.
Le Conseil a envoyé une lettre à Andre Gerdau Johanpeter, directeur-général du groupe Gerdau, pour lui présenter les revendications suivantes:
- des solutions négociées à Yumbo et Duitama, Colombie,
- l'arrêt des activités antisyndicales en République dominicaine,
- l'approbation de la création d'un Comité international conjoint de santé et de sécurité,
- la reconnaissance du Conseil mondial des travailleurs de Gerdau, et
- la négociation d'un accord-cadre chargé de réglementer les relations entre Gerdau et les syndicats.
Les syndicats présents à la réunion représentaient les travailleurs de Gerdau en Argentine, au Brésil, au Canada, en Colombie, au Chili, aux États-Unis, au Pérou et en Espagne. Fernando Lopes, secrétaire général adjoint de la FIOM, participait également à la réunion.
Les participants à la réunion ont également examiné et approuvé un plan d'action pour l'année à venir et décidé que la prochaine réunion du Comité aura lieu en Colombie.