22 juillet, 2010Une délégation de la FIOM a rencontré les ministres de l'Industrie et du Travail pour discuter de la nécessité d'améliorer les conditions de santé et de sécurité, ainsi que les droits du personnel employé sur les chantiers de démolition des navires à Chittagong, où les conditions de travail sont actuellement intolérables.
BANGLADESH: Citant les propos du ministre de l'Industrie, Dilip Baruac, après sa rencontre avec la délégation de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM) le 18 juillet pour discuter de l'amélioration des conditions de travail et des droits dans l'industrie de démolition des navires, la presse nationale au Bangladesh titrait: La loi sur la démolition des navires bientôt en vigueur pour protéger les droits des travailleurs.
La délégation de la FIOM a également rencontré le même jour le ministre du Travail, Eng. Khandker Mosharraf Hossein, pour lui faire part des graves préoccupations des syndicats internationaux sur les conditions de travail intolérables sur les chantiers de démolition de navires à Chittagong et sur une absence de mécanismes de contrôle imposée par les propriétaires des chantiers.
La mort récente de six démolisseurs de navires sur un chantier, dont deux brûlés vifs, a été mentionnée. Le taux inacceptable de décès et d'accidents du travail donnant lieu à une invalidité permanente est dû à une absence totale de mesures de protection et à un manque de conformité aux directives internationales qui ont donné aux chantiers de démolition des navires le nom de "piège de la mort".
Au cours des entretiens avec les ministres du gouvernement, la FIOM a insisté sur la nécessité de défendre le droit des démolisseurs de navires à pouvoir se syndiquer sans subir de menaces ou sans être immédiatement licenciés par les propriétaires des chantiers ou leurs sous-traitants, du fait que le Bangladesh a ratifié les conventions 87 et 98 de l'Organisation internationale du Travail sur la liberté syndicale et le droit de négociation collective. Les deux ministres ont indiqué qu'ils étaient conscients de la situation et qu'ils travaillaient à établir une loi destinée à assurer la protection des travailleuses et des travailleuses.
La délégation de la FIOM, à laquelle participaient les affiliés de la FIOM au Bangladesh et l'affilié de la FIOM représentant les démolisseurs de navires en Inde, a assuré que la FIOM et le mouvement syndical international allaient suivre de près les initiatives du gouvernement. Comme l'a dit la délégation de la FIOM: "Si la démolition des navires est considérée sérieusement comme étant l'un des moteurs de l'industrie au Bangladesh, le gouvernement doit démontrer sa volonté politique de faire respecter les droits des travailleurs et des travailleuses afin que l'industrie de démolition des navires devienne la fierté du Bangladesh au lieu d'en être la honte".
Auparavant, la délégation de la FIOM avait visité des chantiers de démolition de navires à Chittagong avec ses affiliés, et organisé un atelier de deux jours avec la participation de démolisseurs de navires de ces chantiers, de journalistes, et avec la présence de Arun Kanti Das, directeur-adjoint du Travail à Chittagong, pour que la FIOM se fasse une image plus précise de la situation au Bangladesh.
La Fondation du Bangladesh sur la santé et la sécurité au travail et sur l'environnement (OSHE) a également été invitée à faire un exposé sur ses travaux destinés à obtenir une prise de conscience sur les droits des démolisseurs de navires. L'affilié de la FIOM en Inde, qui a créé le premier syndicat de démolisseurs de navires en Asie du Sud, a partagé son expérience et son expertise très utiles avec les affiliés au Bangladesh.
Le bureau régional de la FIOM va maintenant suivre avec les affiliés de la FIOM la situation afin d'élaborer une proposition pour syndiquer les démolisseurs de navires au Bangladesh.