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Une étude sur les sinistres conséquences de la précarisation dans l'industrie pétrolière du Nigeria

23 mai, 2011

Le Solidarity Center américain a récemment publié une étude intitulée "Pétrole et précarisation du travail dans le delta du Niger" qui dépeint en détail l'érosion sociale que subissent les moyens d'existence des travailleurs du pétrole nigérians sous l'effet de la précarisation et du travail contractuel ou intérimaire.

Cette étude figure ici.

Elle explique que la précarisation du secteur pétrolier et gazier nigérian est facilitée par une pauvreté généralisée, un chômage endémique et le pillage des ressources naturelles du delta du Niger. "De ce fait, les travailleurs nigérians du pétrole sont vulnérables à une attaque d'un type nouveau – discrète mais plus radicale – par laquelle toute l'industrie abandonne le travail régulier, à temps plein pour des formes de travail temporaire moins chères et des contrats de courte durée," peut-on lire dans le sommaire de cette étude.

Bayo Olowoshile

Ce document de 36 pages indique que moins de la moitié des travailleurs du pétrole et du gaz du pays sont syndiqués, contre 60% en 2003. La proportion de femmes syndiquées est encore moindre : 20%. Il attribue ce déclin et la faiblesse du taux de syndicalisation des femmes à un recours accru à des travailleurs occasionnels dans "le but de remplacer les travailleurs à plein temps syndiqués par des travailleurs moins bien payés et moins protégés et de transférer les responsabilités juridictionnelles et managériales sur un ou plusieurs sous-traitants.

"Ce modèle de précarisation permet aux employeurs de ne tenir aucun compte des normes de travail et des besoins sociaux des travailleurs et de faire efficacement barrage à la syndicalisation."

Bayo Olowoshile, le Secrétaire général de notre affilié PENGASSAN, qui représente le personnel salarié, a déclaré à l'ICEM que les coupables sont les grandes multinationales. "On a laissé les entreprises adopter des techniques et styles de gestion des ressources humaines qui réduisent l'effectif employé à temps plein au profit de sous-traitants douteux." Il dénonce aussi les pratiques du néolibéralisme et les institutions gouvernementales qui ont toléré ces modèles et ces tendances antisociales.

Bayo Olowoshile dit que c'est un problème que rencontrent à la fois son syndicat et celui des cols-bleus, NUPENG, lui aussi affilié à l'ICEM, mais que le syndicat représentant le personnel subalterne a eu davantage de possibilités d'organiser les travailleurs précaires.

Il ajoute que la question de la précarisation retiendra davantage d'attention dans les semaines à venir au Nigeria avec la publication d'une prise de position tripartite issue d'une action de grève menée par PENGASSAN et NUPENG en août dernier. Cette grève portait sur le non-respect des droits des travailleurs précaires. Il pense que les syndicats et les employeurs ne seront peut-être pas d'accord sur toutes les opinions exprimées dans le document, mais qu'il doit servir de base à un dialogue destiné à corriger les déséquilibres économiques et sociaux inhérents à la tendance au recours à l'emploi irrégulier.