Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

Réunion de la Commission Royale sur la tragédie minière de Pike River en Nouvelle Zélande

24 avril, 2011

Une audition préliminaire de la Commission Royale sur la tragédie minière de Pike River en Nouvelle Zélande a eu lieu à Greymouth le 5 avril dernier. L’enquête, qui va entamer ses auditions et délibérations réelles le 23 mai, s’étendra sur 15 semaines.

Le 19 novembre 2010, une énorme explosion de gaz méthane dans les entrailles de la mine de charbon de Pike River Coal Ltd. tuait 29 mineurs, dont 11 membres de l’affilié de l’ICEM Engineering, Printing, and Manufacturing Union (EPMU), dans ce qui est la pire catastrophe minière néo-zélandaise depuis 119 ans.

Cette audition préliminaire a débuté par une minute de silence à la mémoire des 29 disparus. Elle a été également marquée par l’annonce inquiétante faite par l’administrateur judiciaire de la compagnie maintenant en faillite qu’elle n’avait pas les moyens de pleinement participer à l’enquête. Un avocat représentant l’administrateur judiciaire PricewaterhouseCoopers, a déclaré que sa priorité était de rembourser les créanciers prioritaires, pas de fournir des dépositions ni de compiler des documents pour la Commission Royale.

La Commission, présidée par le Juge Graham Panckhurst et comprenant Stewart Bell, Commissaire à la Sécurité minière du Queensland en Australie et expert reconnu sur le gaz méthane dans les mines, va mener l’enquête en quatre phases : contexte, recherche et sauvetage, ce qu’il s’est passé à Pike River et enfin les aspects politiques.

Une partie des ces questions ont été abordées le 5 avril. Un avocat représentant l’EPMU a indiqué que les réglementations minières de Nouvelle Zélande avaient deux décennies de retard sur les programmes de sécurité minière d’autres pays développés, comme par exemple l’Australie. « Nos membres veulent voir une augmentation significative des normes de santé et sécurité exigées pour l’exploitation des mines. » a déclaré Nigel Hampton, qui représente l’EPMU.

L’EPMU demande aussi que l’expertise qui existe au niveau du Syndicat australien des Mineurs et de l’industrie minière australienne puisse être entendue par la Commission. Une question qui se posera certainement sera de savoir pourquoi un équipe de sauveteurs spécialisée venue d’Australie et étant sur site 36 heures après l’explosion survenue le 19 novembre a été mise à l’écart par la police qui supervisait les opérations.

Une autre sera l’emplacement des importantes installations de ventilation à l’intérieur de la mine de Pike River, ce qui est inhabituel pour un matériel électrique lorsque du gaz méthane est présent. Des premiers rapports indiquent qu’une panne électrique a coupé les deux ventilateurs dans les minutes qui ont précédé l’explosion.

La question des mensonges et du manque de respect envers les familles dans les jours qui ont suivi l’explosion du 19 novembre fera aussi débat. Un avocat des familles a déclaré à l’ouverture qu’elles souhaitent simplement connaître la vérité et que la lumière soit faite sur les causes de la catastrophe.

Dans sa déclaration à l’ouverture des débats, le Juge Panckhurst a indiqué que la mission était d’établir « ce qui s’est passé dans la mine, pourquoi cela s’est passé et ce qui pouvait être fait pour éviter que cela ne se reproduise. En bref … pourquoi et que changer pour améliorer les choses à l’avenir. »

Tout accès à la mine a été condamné en janvier et les corps des 29 victimes n’ont pas été récupérés. PricewaterhouseCoopers a estimé que la mine, dont les veines contiennent du coke de haute qualité, valait NZ$6 millions, mais qu’il faudrait jusqu’à 20 fois ce montant pour la remettre en exploitation. La compagnie active au plan mondial espère l’avoir vendue d’ici juin.