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Notre affilié américain UWUA conteste GdF Suez par son Accord mondial

31 janvier, 2011

L'Utility Workers Union of America (UWUA), affilié à l'ICEM et à l'Internationale des services publics (ISP), dénonce l'insolence du comportement social de la direction américaine d'une filiale du groupe français GdF Suez. Un comportement qui va à l'encontre des engagements pris par GdF Suez il y a quelques mois à peine par la signature d'un Accord-cadre mondial avec trois Fédérations syndicales internationales (FSI).

Le problème vient de sa filiale américaine United Water Services Inc., une entreprise de service public qui emploie près de 400 adhérents de l'UWUA aux États-Unis. Le syndicat a demandé à l'ICEM et à l'ISP d'admonester United Water au sujet d'une mise en accusation prononcée contre elle en décembre par le département américain de la Justice sur une question liée à l’environnement et des déclarations publiques de dirigeants de l'entreprise visant à minimiser la gravité des accusations portées contre elle.

 
Après avoir consulté la troisième FSI signataire de l'Accord mondial du 16 novembre 2010, l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB), l'ICEM et l'ISP ont introduit, le 19 janvier, un premier recours dans le cadre de l'accord, qualifiant la conduite d'United Water de manquement à la responsabilité sociale de l'entreprise GdF Suez. (Le texte de ce recours figure ici.)

Le 8 décembre, le gouvernement américain a prononcé 26 chefs d'accusation contre United Water pour collusion et infractions graves au Clean Water Act. La filiale de GdF Suez et deux de ses cadres sont accusés d'avoir manipulé et trafiqué les mesures de la qualité de l'eau à l'usine de traitement des eaux usées de Gary, dans l'Indiana, qu'elle gère pour le compte de la municipalité.

Plus précisément, la justice américaine accuse United Water d'avoir, pendant cinq ans, recouru à un système consistant à augmenter les ajouts de chlore juste avant la prise d'échantillons de contrôle de l'Escherichia coli par des inspecteurs du gouvernement puis à les diminuer après par souci d'économie. United Water est accusée d'avoir procédé de la sorte à 68 reprises.

Pour le gouvernement américain, cette pratique comporte un réel danger pour la santé publique.

L'UWUA, l'ICEM et l'ISP ont réagi vivement après les commentaires publics formulés en réponse à leur mise en accusation par le Président et le Vice-président et le Vice-président principal chargé de la communication dans le but de minimiser les charges. Ils l'ont qualifiée de simple divergence d'ordre technique tandis que le Président d'United Water, Robert Iacullo, taxait les déclarations du gouvernement de "violations du secret de l'instruction."

L'Annexe à l'Accord mondial précise que GdF Suez a "des responsabilités vis-à-vis de la société" et qu'elle "respectera les lois et la réglementation nationales". On y lit aussi que "entre autres activités, GdF Suez distribue de l'énergie et de l'eau, essentielles à la santé et au bien-être de la société." Dans leur intervention, l'ICEM et l'ISP font remarquer que "si les accusations du gouvernement américain s'avèrent fondées, le rejet d'eau résiduaire non traitée ou non conforme aux normes dans les cours d'eau est une menace grave pour la santé publique."

Les FSI attendent la réponse de GdF Suez à leur démarche.