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L’UITA engage le Représentant Spécial des Nations Unies à enquêter sur le travail précaire

13 mai, 2010

L'Union internationale des travailleurs de l'alimentaire (UITA) qui représente les travailleurs de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de l'hôtellerie a écrit à John Ruggie, Représentant spécial des Nations Unies sur la question des entreprises et les droits de l'homme, pour lui demander d’inclure prioritairement la relation entre le travail précaire et le respect effectif des droits de l’homme dans ses enquêtes et recommandations.

En juin 2008, M. Ruggie a proposé un cadre politique qui a été salué unanimement par le Conseil des Droits de l’Homme. Le cadre « Protéger, Respecter et Réparer » repose sur trois piliers : le devoir des états de protéger les citoyens contre des violations des droits de l’homme par des tierces parties, y compris des entreprises ; la responsabilité des entreprises à se conformer aux droits de l’homme en évitant de transgresser les droits d’autrui ; un meilleur accès pour les victimes à des réparations effectives, judiciaires ou extrajudiciaires.

John Ruggie

Dans le cadre des ses préparatifs pour rendre le cadre opérationnel, M. Ruggie est en train de mener des consultations avec un large éventail d’acteurs, y compris par le biais d’un forum de consultation en ligne qui peut être trouvé ici. C’est ce forum que l’UITA a utilisé pour le contacter.

Dans son interpellation, l’UITA argue que pour avoir du sens, une évaluation de la relation entre les entreprises et les droits de l’homme doit s’intéresser à l’impact qu’a eu la dégradation des relations traditionnelles d’emploi sur les travailleurs au niveau des droits de l’homme. Les formes non-traditionnelles d’emploi comme le travail intérimaire, la sous-traitance et les faux indépendants sont utilisées pour miner le recrutement syndical et les négociations collectives. L’UITA déclare qu’il s’agit d’une « question fondamentale de droits de l’homme qui exige une réponse forte, ancrée dans un cadre complet des droits de l’homme ».

L’UITA attire l’attention sur le rapport 2008 de l’OIT sur les relatons sociales au sein de l’entreprise colombienne d’embouteillage de Coca-Cola qui conclut que celle-ci empêchait ou restreignait systématiquement la capacité à rejoindre un syndicat en sous-traitant de nombreux emplois de base. Pour rectifier la situation et pour s’assurer que les travailleurs soient en mesure d’exercer pleinement leurs droits, la Fédération syndicale internationale en appelle à des actions urgentes et systématiques de la part des gouvernements et des entreprises pour restreindre l’utilisation du travail précaire.