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L'ICEM récuse l'ombudsman géorgien des entreprises pour ses commentaires sur un conflit

10 octobre, 2011

Les pressions internationales, en Géorgie comme à l'étranger, ont amené la police et les autorités à changer d'attitude la semaine dernière après la brutale dispersion, le 15 septembre de la grève chez Euroasian Steels à Koutaïssi. Non seulement, une trentaine de travailleurs qui avaient été renvoyés ont été invités à reprendre leur travail, mais aussi la police a interrogé le 29 septembre le directeur indien et deux de ses assistants chez Euroasian, appelée Hercules à Koutaïssi.

Le lendemain, le directeur était congédié. Une enquête de police est en cours sur sa conduite dans l'aciérie.

Dans ce contexte positif, l'ICEM s'est toutefois offensée des commentaires formulés la semaine dernière par l'ombudsman des entreprises, George Pertaia, qui a déclaré le 6 octobre que la grève du mois de septembre avait été orchestrée et manipulée par son affilié, le Syndicat des travailleurs de la métallurgie, la mine et la chimie, "pour justifier son existence".

Des représentants du syndicat polonais Solidarnosc et de l'ICEM rencontrent les travailleurs de la métallurgie de Hercules le 28 septembre

George Pertaia a déclaré que les travailleurs de Hercules avaient des contrats individuels et n'avaient pas le droit de faire grève. "Si le contrat est signé et que vous avez déjà accepté certaines conditions, alors vous n'avez plus le droit de refuser ces conditions," a-t-il dit.

L'ICEM rappelle à George Pertaia qu'il existe des normes internationales du travail, dont le droit de se syndiquer et de négocier collectivement. Sachant qu'Euroasian Steels, ou Hercules, n'a pas de structure salariale, pas de plan de santé et de sécurité, qu'elle ne paie pas de primes d'heures supplémentaires et que les travailleurs sont contraints d'accepter un travail sans limite de durée, une action collective est justifiée.

L'ICEM invite aussi M. Pertaia à examiner les conditions de travail de 130 travailleurs indiens employés par Hercules. Ils vivent à huit dans une pièce d'un dortoir annexe à l'aciérie, leurs passeports sont conservés par le directeur, Raji Kumar Sureika, leurs salaires sont envoyés en Inde et ils perçoivent une allocation minime leur permettant à peine de survivre.

En fait, il semble que le directeur ait été renvoyé et soit interrogé par la police pour le traitement infligé à ces travailleurs indiens.

Le 18 septembre, trois leaders de la grève - Emilo Gumberidze, Irakli Iobidze et Malkhaz Gogiava – ont été arrêtés et incarcérés sur des accusations montées de toutes pièces. Ils ont été condamnés à dix jours de prison. (Voir l'article précédent de l'ICEM ici.)

À leur libération de la prison de Koutaïssi, le 28 septembre, les trois hommes ont immédiatement appelé le Président du Syndicat des travailleurs de la métallurgie, la mine et la chimie, Tamizi Dolaberidze, pour l'assurer de leur indéfectible soutien. Le 30 septembre, le nouveau directeur par intérim de Hercules a appelé personnellement chacun d'eux pour leur proposer de reprendre leur poste. Après la répression de la grève, ce revirement a rendu confiance aux travailleurs, tant géorgiens qu'indiens, de Hercules.

Plusieurs pressions internationales et nationales ont fortement embarrassé le gouvernement géorgien. Des pressions se sont aussi exercées à un niveau diplomatique élevé, surtout après qu'une délégation internationale composée de responsables de l'ICEM et du syndicat polonais Solidarnosc ait dénoncé le fait que les travailleurs indiens de Hercules étaient sans doute encore moins bien traités que leurs collègues géorgiens.

La grève des 200 métallurgistes de Hercules du mois dernier a éclaté après que le Syndicat des travailleurs de la métallurgie, la mine et la chimie ait réclamé un dialogue avec la direction après avoir obtenu le soutien écrit d'une majorité des travailleurs géorgiens. N'ayant pas reçu de réponse après plusieurs semaines, la grève a été déclarée, avec notamment une grève de la faim de quatre travailleurs devant les grilles de l'aciérie.