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Les travailleurs nigérians du pétrole préparent une grève

23 mars, 2009

Nos deux affiliés nigérians du pétrole, NUPENG et PENGASSAN, sont sur le point de mettre à l'arrêt l'industrie pétrolière et gazière du delta du Niger à partir du mercredi 25 mars pour protester contre le plan du gouvernement de déréglementation des activités en aval.

Les syndicats et leurs centrales nationales, - le Nigerian Labour Congress et le Trade Union Congress – ont lancé un préavis de grève de 3 jours le 21 mars à la suite de la décision du Comité directeur présidentiel sur la crise financière mondiale de vendre ses quatre raffineries. L'annonce du comité signifie aussi la suppression de toutes les subventions à la vente de produits pétroliers au public.

Cette action du travail prendra la forme d'une grève d'avertissement de trois jours. Elle vise aussi l'insécurité croissante qui règne dans le delta du fleuve Niger où des travailleurs du pétrole sont victimes d'enlèvements.

Suivant le plan d'action arrêté par le Conseil exécutif national conjoint des deux syndicats, "toutes les activités seront mises à l'arrêt dans des conditions de sécurité à partir du 24 mars à minuit. Il ne pourra y avoir de rassemblement d'aucune sorte des adhérents pendant la grève." Les adhérents se trouvant sur les sites éloignés ou offshore devront arrêter les opérations dans la journée et rester sur place; les autres resteront chez eux.

  

La grève porte aussi sur l'externalisation par le gouvernement de 21 terminaux d'exportation et sur un conflit qui s'éternise à la Conoil-Belpop, une société d'exportation pétrolière et gazière cotée en bourse qui commercialise aussi des produits pétroliers. Cette firme se livre depuis 2007 à une campagne antisyndicale caractérisée.

S'agissant de la vente des raffineries et de la suppression des subventions pétrolières, le Président de NUPENG, Peter Akpatason, explique que "cette déréglementation vient à un très mauvais moment" et survient alors que "les salaires stagnent et que la dépréciation de la monnaie nationale, le naira, va encore pénaliser les Nigérians."

Peter Akpatason

Il ajoute : "Notre souci premier est de voir de plus en plus une situation dans laquelle des gens qui ne savent rien ou pas grand-chose de l'industrie pétrolière sont chargés d'élaborer des politiques pour le secteur."

L'ancien Secrétaire général du NUPENG, Frank Ovie Korkori, s'élève aussi contre la déréglementation. Il qualifie le plan du gouvernement de "trop simpliste, (trop) prosaïque. (Si) on déréglemente maintenant, on va assister à un libéralisme à la sauce nigériane, et je n'y suis pas favorable parce qu'il ne peut y avoir dans aucune économie de déréglementation indéfinie ou générale."

Bayo Olowoshile

Le Secrétaire général de PENGASSAN, Bayo Olowoshile, a annoncé que des défilés de protestation des travailleurs du gaz et du pétrole avaient démarré simultanément fin de la semaine dernière à Lagos, Port Harcourt, Kaduna, Asaba et dans la capitale, Abuja, en préparation à la grève d'avertissement. Aujourd'hui, un dernier rassemblement aura lieu à Abuja. On pouvait aussi lire dans la presse nigériane de la semaine dernière que le Tribunal des investissements et valeurs mobilières avait rendu une ordonnance d'injonction contre la Commission des opérations de bourse visant à empêcher celle-ci de se défaire de sa participation de 60% dans les opérations en aval de l'ancienne Texaco, devenue depuis Chevron Nigeria Holdings. Cette injonction expire le 7 avril. PENGASSAN est un des soumissionnaires pour les opérations en aval de l'entreprise.