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Les stigmates de Pike River : licenciements, avocats et longue enquête

13 décembre, 2010

19 jours après l’annonce de la mort des 29 mineurs dans la pire catastrophe minière de Nouvelle Zélande au cours des 114 dernières années, on est encore loin de pouvoir récupérer les corps de ceux qui ont péri et Pike River Coal Ltd. a délivré un préavis de licenciement à 90 travailleurs plein temps.

Ca s’est passé le 8 décembre.

Pike River a déjà rompu sa relation de travail avec 70 travailleurs en sous-traitance de la mine de coke située près d’Atarua sur la côte ouest de South Island.

Entretemps, l’enquête de la police et du Ministère du Travail auprès des travailleurs de Pike River sur la sûreté de la mine a pris un tour polémique lorsque l’entreprise a insisté pour que ses avocats assistent aux interrogatoires. Le syndicat EPMU (Engineering, Printing, and Manufacturing Union) objecte en disant que cela pourrait nuire l'enquête sur la responsabilité pénale.

« Nous avons objecté : c’est clairement un conflit d’intérêt, » a déclaré le Secrétaire national de l’EPMU Andrew Little. « La police essaie de déterminer une responsabilité pénale parmi les travailleurs et/ou la direction. Il n’est pas acceptable que l’entreprise soit représentée par ses avocats pendant ces interrogatoires. »

Secrétaire national de l’EPMU Andrew Little

Pike River a envoyé les préavis de licenciement à son personnel permanent la semaine dernière, ce qui signifie que 90 mineurs ne seront plus payés au-delà de la mi-janvier. Pike River Coal Ltd. a déjà lancé une étude de faisabilité pour déterminer si oui ou non elle va continuer à exploiter les veines riches de Brunner mais des investisseurs disent qu’il faudra 200 millions de dollars néo-zélandais pour redémarrer la mine.

Par ailleurs, on estime qu’il pourrait encore falloir plusieurs semaines ou mois avant d’atteindre les restes des mineurs décédés. Un légiste local a rendu visite aux parents des victimes pour prendre des prélèvements d’ADN, ce qui donne une idée de la difficulté qu’il y aura à identifier les 29 mineurs.

Le premier coup de grisou dans la mine de Paparoa Range du 19 novembre a très probablement tué l’ensemble des 29 mineurs. Après une seconde explosion le 24 novembre, les mineurs ont été déclarés morts. Dans les jours qui ont suivi, deux nouvelles explosions se sont produites provocant des incendies alimenté par le charbon et qui ont fait rage dans les galeries jusqu’au milieu de la semaine dernière.

Le 29 novembre, le Premier Ministre néo-zélandais John Key a annoncé la formation d’une Commission royale d’enquête pour déterminer les causes de la catastrophe. Cette Commission, dirigée par le Juge de la Haute Cour Graham Panckhurst, entouré de deux experts internationaux en sûreté minière, aura toute latitude et son travail d’investigation pourrait s’étendre sur deux ans. Entretemps, la police, le Ministère du Travail et l’EPMU vont se livrer à des enquêtes séparées.

La Présidente de la NZCTU, Helen Kelly, avec Ian Murray et Tim Whyte de la CFMEU Australie au service commémoratif, 2 décembre

La police a quitté le site minier la semaine dernière et a laissé à nouveau les procédures de recherche à l’entreprise. Un appareil de conception polonaise (Górbniczy Agregat Gaśniczy) qui permet d’injecter du gaz inerte a été amené par l’Unité de Sauvetage minier du Queensland et le 2 décembre les opérations d’extinction des incendies ont commencé en neutralisant les gaz combustibles avec des gaz inertes tels que l’azote.

Alors que cette phase était en cours le weekend dernier, un couvercle de métal a été posé sur le puits principal pour rétablir une pression dans la mine et continuer à rendre inertes les gaz à l’intérieur des galeries. Les premières estimations concernant les causes de la première explosion font état d’une coupure de courant sur une ventilation situé à 100 mètres de profondeur. Le méthane se serait rapidement accumulé et aurait donné lieu à une forte explosion.

Lorsqu’un électricien s’est rendu sur les lieux pour vérifier la coupure dans le courant d’après-midi de la tragique journée du 19 novembre, l’explosion qui s’est produite plus bas l’a soufflé au sol. Il est ensuite parvenu à porter secours à un opérateur qui avait été jeté en bas de sa machine et ils se sont échappés tous deux en escaladant 108 mètres d’échelles par un puits de ventilation. La question de savoir si cette ventilation aurait dû se situer en surface, rendant son redémarrage plus facile, sera sûrement au centre des enquêtes à venir, y compris celle de la Commission royale.

Différents fonds de soutien ont été créé et l’ICEM recommande de faire des dons au “Pike River Miners’ Family Support Trust” mis en place par l’EPMU. L’affilié néo-zélandais de l’ICEM a dit que la moitié de ce qui serait récolté irait au Fonds de la communauté du Conseil du Travail de Grey District et l’autre moitié à un fonds destiné à assurer l’éducation des enfants des mineurs tués.

Des versements bancaires peuvent être effectués à la Kiwibank de Nouvelle Zélande. Compte bancaire 38-9011-0165987-00, au nom de EPMU Pike River Miners’ Family Support Trust, c/o PO Box 14-277, Kilbirnie, Wellington, NZ 6241.

Des organisation syndicales ont déjà versé leurs contributions dont A$100,000 de la part du CFMEU (Australian Construction, Forestry, Mining, and Construction Union ) et C$10.000 du CAW (Canadian Auto Workers.)