28 février, 2011
Le 19 novembre 2010, une gigantesque explosion de gaz méthane dans la mine de charbon de Pike River Coal Ltd en Nouvelle-Zélande tuait 29 mineurs dont 11 membres de l’affilié de l’ICEM Engineering, Printing, and Manufacturing Union (EPMU) et 13 travailleurs en sous-traitance. Depuis les quinze semaines qui se sont écoulées, le gouvernement du Premier Ministre John Keys a laissé tomber les familles des victimes concernant la récupération des corps et vient maintenant d’empêcher l’accès de l’EPMU à des fonds fédéraux pour couvrir les frais de justice dans l’enquête qui va suivre.
Le 14 février, le gouvernement Key a annoncé que l’assistance juridique pour l’EPMU dans le cadre de la Commission Royale d’Enquête avait été refusée.
Le Procureur général Chris Finlayson a qualifié le syndicat d’« organisation de défense » et a indiqué qu’il n’y aurait pas d’aide supplémentaire pour permettre à l’EPMU de « faire son boulot pour ses membres ». Le gouvernement va payer les frais de justice des familles des victimes ainsi que ceux de tous les sous-traitants lors de l’enquête de la commission qui devrait entamer ses travaux à la fin de cette année pour remettre son rapport au plus tard en mars 2012.
« L’EPMU est matériellement partie prenant dans la Commission Royale d’Enquête sur la catastrophe minière de Pike River » a déclaré son Secrétaire national Andrew Little, ajoutant que n’importe lequel des 65 membres de l’EPMU parmi les 120 membres du personnel de Pike River Coal Ltd aurait pu être une victime.
« Le gouvernement n’a pas tenu compte de l’intérêt légitime du syndicat dans cette affaire » a dit Little.
Un mois avant cette décision intervenue mi-février, le gouvernement Key a donné un coup de massue aux familles des 29 mineurs en condamnant la mine de South Island, annonçant que le plan pour récupérer les victimes avait échoué et déclarant qu’il n’y avait pas de moyen crédible de récupérer les 29 corps.
Bernie Monk, porte-parole des familles
« C’est une journée sacrément triste pour la Nouvelle-Zélande » a déclaré le 14 janvier Bernie Monk, porte-parole des familles. Michael, le fils de Monk âgé de 23 ans, est mort dans la mine. « Ils n’ont rien fait pour les familles. Et comment diable allons-nous jamais savoir la vérité si on y va pas ? »
Key a déclaré dans un point presse qu’il n’avait fait aucune promesse aux familles concernant la récupération des restes des victimes.
Le 27 janvier, un rapport du légiste en chef a indiqué que les 29 victimes étaient probablement décédées dans les quelques minutes qui ont suivi la première explosion le 19 novembre. Le 24 novembre, une deuxième importante explosion avait secoué le puits horizontal et deux autres s’étaient encore produite dans les jours qui ont suivi.
Un point important de toute enquête sera probablement l’emplacement de la grosse ventilation à l’intérieur de la mine, quelque chose d’inhabituel dans une mine de charbon où la présence de méthane est importante. Des rapports préliminaires indiquent qu’une panne électrique avait causé l’arrêt de deux grosses installations de ventilation dans la mine. L’enquête du légiste précise qu’un électricien, Russell Smith, s’est aventuré dans la mine pour s’inquiéter de la panne et qu’au même moment, à 15h44 le 19 novembre, une explosion de 50 secondes s’est produite. A quelque 600 mètres à l’intérieur de la mine, Smith a rencontré Daniel Rockhouse, un opérateur de 24 ans qui avait été jeté en bas de sa machine
La Présidente de la NZCTU, Helen Kelly, avec Ian Murray et Tim Whyte de la CFMEU Australie au service commémoratif, 2 décembre
Les deux hommes sont parvenus à s’échapper en escaladant des échelles sur 108 mètres par le puits de ventilation. Il était 17h26 lorsqu’ils sont parvenus au jour. Le légiste a délivré les certificats de décès aux familles. Mais les corps restent prisonniers de la mine de Pike River.
Dans un malheureux concours de circonstances, le responsable du Fonds de Secours de la Catastrophe de Pike River, le Maire de Greymouth Tony Kokshoorn, a invité les donateurs à diriger dorénavant leurs contributions en faveur des victimes du tremblement de terre. Le fonds pour la mine a reçu plus de 20.000 contributions pour un total de NZ$ 7 millions.
Certains dons ont été réservés pour des besoins spécifiques a dit Kokshoorn alors que NZ$ 6,5 millions sont destinés à venir en aide financièrement aux familles des 29. Il a indiqué que le fonds allait commencer à transférer de l’argent au profit des familles, en plaçant la priorité sur les personnes qui étaient à charge des victimes.