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Les mineurs et métallurgistes géorgiens peu impressionnés par la direction de Manganese

3 mai, 2010

L'ICEM sera en Géorgie cette semaine pour enquêter sur des violations de la liberté syndicale et des droits syndicaux pour le compte du Syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique et minière d'Asie centrale. Le syndicat et sa centrale nationale, la Confédération géorgienne des syndicats (CGS) sont en conflit ouvert avec les directions de l'usine Zestafoni Ferroalloys et des mines de Manganese, à proximité de Chiatura.

La plupart des 2.000 travailleurs des mines de Chiatura et 617 de leurs 800 collègues de la fonderie de ferro-alliage de la ville de Zestafoni, dans l'ouest de la Géorgie, ont mené une grève d'avertissement du 20 au 22 avril. Leurs revendications portent sur la reconnaissance du Syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique et minière de la région d'Imereti, une section du syndicat libre et démocratique qui a son siège à Tbilissi, et l'arrêt des terribles conditions de travail et des mesures de harcèlement et d'intimidation de la direction contre des dizaines d'adhérents.

Le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda, et son Responsable de la chimie et du caoutchouc, Kemal Özkan, rencontreront le 5 mai des dirigeants syndicaux qui leur remettront la liste d'une multitude d'infractions aux droits du travail et il est probable que cette démarche soit suivie d'une intervention auprès de la société-mère et du gouvernement géorgien. Le capital des deux entreprises est détenu en majorité par Stemcor Holdings, une société privée basée à Londres qui produit, commercialise et distribue de l'acier et est contrôlée par le groupe Oppenheimer.

La direction de Zestafoni Ferroalloys a refusé de renouveler les conventions collectives après le 31 mars, en partie parce que le syndicat a pris dans ses rangs une écrasante majorité des mineurs de Manganese à Chiatura qui voudraient remplacer un syndicat "jaune" aux ordres de la direction. Le Syndicat de la métallurgie et de la mine a vu démocratiquement le jour dans six mines souterraines et à ciel ouvert en octobre 2009.

Dans les jours qui ont précédé la grève d'avertissement, des réunions hors site de travailleurs de la fonderie et de mineurs de Zestafoni et Chiatura avaient été observées par la direction; de photos avaient été prises et des menaces de violence lancées contre les participants. À une de ces réunions, à laquelle assistaient le Président du Syndicat de la métallurgie et de la mine, Tamaz Dolaberidze, et des dirigeants de la CGS, le responsable de la sécurité de l'entreprise avait tenté de provoquer un incident en s'en prenant physiquement à un militant hors de la salle de réunion.

Les grévistes, 20-22 avril

À la mine d'Itkhvivi, le directeur, Nugzar Jokhadze, a agressé Merab Yakobidze, un des neufs responsables du comité de grève. Malgré ces actions flagrantes et lâches, la participation des travailleurs n'a cessé de croître à mesure que le conflit s'envenimait.

Le Syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique et minière de la région d'Imereti réclame sa reconnaissance immédiate, la reprise de négociations sérieuses et des contrats de travail permanents. Le Président du comité de grève, Goga Bregvadze, a déclaré que les revendications du syndicat portent aussi sur un meilleur équipement de sécurité et d'hygiène et une modernisation des installations médicales, des règles transparentes pour les horaires de travail, les congés et les jours fériés, des bottes et vêtements de protection, des aires de repos propres et une nourriture saine.

Le Syndicat de la métallurgie et de la mine exige une hausse des salaires non négligeable et l'instauration d'un salaire minimum au complexe minier. Il réclame aussi la réintégration et l'indemnisation de deux militants, Giorgi Giorgidze et Shakro Bregvadze, licenciés en raison de leurs activités syndicales.

Le Syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique et minière de Géorgie est prêt, avec le concours de la CGS, à lancer de nouvelles actions de grève prolongées si ses revendications ne sont pas satisfaites. Une telle grève aurait l'appui du mouvement syndical mondial.

La CGS a déposé plainte auprès du Comité de la liberté syndicale de l'OIT contre les violations flagrantes commises à l'usine Zestafoni Ferroalloys et dans les mines de Georgian Manganese, une démarche appuyée par la Confédération syndicale internationale (CSI).

L'ICEM se joindra à ce combat pour les droits légitimes des travailleurs de ces deux entreprises. Avant son départ pour la Géorgie, ce matin, Manfred Warda a contacté le Secrétaire général de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), Jyrki Raina, pour l'aviser de la situation. Celui-ci a exprimé la solidarité et le soutien entiers de la FIOM au Syndicat des travailleurs de l'industrie métallurgique et minière.