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Les mineurs du FSP-KEP (SPSI) prolongent leur grève chez Freeport-McMoRan; un tué

10 octobre, 2011

Le 6 octobre, les dirigeants du FSP-KEP (SPSI), affilié au Syndicat des travailleurs de la chimie, de l'énergie et des mines (CEMWU), ont officiellement prolongé d'un mois – jusqu'au 15 novembre – la grève de 30 jours qui frappe la plus grande mine d'or et le troisième complexe minier de cuivre au monde à la suite de l'absence de la direction à une réunion organisée à l'échelon de la province pour discuter des points à l'origine du conflit.

Des responsables de la communauté ont aussi formé un comité et visité plusieurs sites de l'énorme complexe minier afin d'évaluer le nombre de travailleurs extérieurs recrutés dans le but de briser la grève. Pendant ces visites, le comité a essuyé des coups de feu et un de ses membres aurait été tué par balles.

La mine de Grasberg, dans la province de Papouasie orientale de l'île de Nouvelle-Guinée, est contrôlée à 91% par l'américain Freeport-McMoRan. Le Syndicat des travailleurs de PT Freeport Indonesia du CEMWU est en conflit avec sa filiale PT Freeport Indonesia parce qu'elle rejette les revendications salariales de 10.000 mineurs qui réclament une hausse de 65% du salaire horaire actuel de 1,50 $.

Une convention collective de deux ans est arrivée à expiration le 1er octobre et la direction n'offre qu'une hausse de 11% chaque année de la nouvelle convention de deux ans, une proposition inférieure à ce que recommandait le gouvernement indonésien lors de la médiation du mois dernier.

La semaine dernière, des officiels de la province de Papouasie orientale, des représentants du parlement provincial, du Conseil des peuples de Papouasie représentant sept groupes autochtones, d'un comité des droits de l'homme et du Syndicat des travailleurs de PT Freeport Indonesia ont attendu patiemment les directeurs de la mine pour discuter avec eux. Aucun n'est venu.

C'était une semaine après l'intervention de l'ICEM auprès du Président de Freeport-McMoRan pour lui demander d'intervenir personnellement pour régler ce différend qui menace l'approvisionnement mondial en cuivre et en or. L'ICEM a reçu une réponse d'un Vice-président de Freeport-McMoRan Copper & Gold disant que son supérieur faisait totalement confiance à la direction de PT Freeport Indonesia.

Le texte disait : "Le syndicat persiste à réclamer des rémunérations irréalistes qui sont sans rapport avec le niveau des salaires en Indonésie et nettement supérieures aux salaires de mineurs d'autres pays effectuant un travail similaire."

Pendant la médiation du mois dernier, le syndicat avait revu sa demande à la baisse, ramenant la hausse du salaire horaire de 100% à 65%. Au deuxième trimestre 2011, Freeport-McMoRan a annoncé un bénéfice net de 1,37 milliard $ et la personne à laquelle l'ICEM a fait appel pour sortir du conflit, James Moffet, a reçu en 2010 une enveloppe totale de 21,5 millions $.

La réunion communautaire qui s'est tenue en Papouasie orientale a décidé d'écrire à la direction de PT Freeport Indonesia pour qu'il soit mis fin aux menaces et à l'intimidation des travailleurs pour les inciter à reprendre le travail. Un courrier a également été envoyé à l'ambassade des États-Unis à Djakarta pour solliciter une initiative diplomatique demandant à James Moffet de faire tout pour sortir de cet âpre conflit.

Les dirigeants de PT Freeport Indonesia ont enfreint les normes internationales du travail en faisant pression sur des travailleurs pour qu'ils signent des déclarations se désolidarisant de la grève. Ils ont également déchargé 138 délégués d'atelier de leurs obligations professionnelles et isolé des dirigeants syndicaux des travailleurs en postant des vigiles à leurs côtés.

L'ICEM continuera à soutenir le Syndicat des travailleurs de PT Freeport Indonesia du CEMWU dans son combat pour la justice, la dignité et des salaires équitables pour 2011-2012.