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Les mineurs de nickel canadiens en grève reçoivent des leaders syndicaux mondiaux

21 septembre, 2009

3.000 personnes étaient massées au stade de hockey sur glace de Sudbury, dans la province d'Ontario, le 19 septembre, où elles ont réservé un accueil enthousiaste à des leaders syndicaux mondiaux lors d'un "Rassemblement international et communautaire de soutien aux grévistes de Sudbury".

Parmi les leaders syndicaux figuraient Manfred Warda, de l'ICEM, le Secrétaire général de la Fédération internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), Jyrki Raina, la Présidente de la Confédération syndicale internationale (CSI), Sharan Burrow, et le Président du Congrès du travail du Canada, Ken Georgetti, qui se sont joints à d'autres pour dire aux mineurs en grève de l'United Steelworkers (USW) que leurs neuf semaines de grève contre Vale retiennent l'attention du monde entier et ont soulevé des pressions syndicales contre Vale dans tous ses sites d'exploitation.

"Votre combat bénéficie maintenant du soutien et de l'attention de l'ensemble du mouvement syndical mondial" a déclaré Manfred Warda. "Ce conflit a maintenant une dimension mondiale; qu'il s'agisse des mineurs de nickel d'Indonésie, des communautés minières d'Afrique et, bien entendu, des mineurs et métallurgistes du Brésil, ce combat est devenu notre combat et nous vous viendrons en aide de toutes les manières possibles pour que vous et vos familles ayez un avenir assuré, ici dans le nord de l'Ontario."

Le Président de la section locale 6500 de l'USW devant des orateurs lors du rassemblement

La grève a débuté le 13 juillet après que les sections locales de l'USW 6500 de Sudbury et 6200 de Port Colborne, couvertes par une même convention collective, aient accepté du deuxième producteur mondial de nickel une prorogation de dix semaines en mai. Mais plutôt que de rechercher un accord proportionnel aux énormes bénéfices réalisés par Vale malgré la crise mondiale, la direction de la mine de nickel de Vale-Inco a voulu imposer des concessions qui auraient considérablement réduit le niveau de vie de 3.500 travailleurs et de leurs familles de ces deux villes situées à 400 kilomètres au sud du Lac Erie.

Ces demandes de concessions, toujours d'actualité, portent sur des diminutions des pensions, un plan de pension à deux vitesses, de fortes réductions des primes de productivité et une perte sur l'indexation des salaires. D'autre part, Vale-Inco réclame plus de flexibilité en matière d'externalisation, une grave menace pour la sécurité de l'emploi.

Le 1er août, 450 travailleurs de la section locale 9508 de l'USW, à Voiseys Bay, au Labrador, ont débrayé. Les mineurs et les fondeurs employés dans les mines de nickel, de cuivre, de cobalt et dans une société de transformation de Vale de la région, sont couverts par une autre convention collective que celle en vigueur dans l'Ontario, mais Vale y a les mêmes revendications salariales excessives.

Le rassemblement de l'USW de ce samedi devait montrer aux grévistes – mais aussi au reste du Canada et à l'industrie minière mondiale – que le mouvement syndical mondial fera front pour empêcher une compagnie minière prospère de gonfler ses profits sur le dos des travailleurs.

 De g. à dr. : Leo Gerard, de l'USW, Carolyn Kazdin, représentante de l'USW au Brésil, Eduardo Fernando Jardin Pinto (STEFEM-Brésil) et Ken Neumann, Directeur canadien de l'USW et Vice-président de l'ICEM

Les participants au rassemblement ont été galvanisés d'entendre des orateurs du monde entier venus spécialement en Ontario pour parler avec eux de leurs problèmes.

Le Président de l'USW, Leo Gerard, a ouvert la manifestation en disant que la firme brésilienne avait fait le mauvais choix en cherchant un affrontement avec ces travailleurs. "De l'issue de cette grève dépendra notre avenir, celui de nos enfants et nos petits-enfants", a ajouté Leo Gerard, qui est originaire de Sudbury et membre de la section locale 6500 de l'USW.

Après lui, Sharan Burrow, qui préside l'Australian Council of Trade Unions (ACTU), a déclaré aux participants "Le combat que vous livrez est le plus important du moment. Félicitations … vous vous battez pour vous-mêmes, pour vos enfants et pour votre communauté."

Un autre leader syndical, Artur Henrique da Silva Santos, le Président de la Central Única dos Trabalhadores (CUT) du Brésil, a dit que Vale est en contradiction avec "toutes ses déclarations à propos de la responsabilité sociale de l'entreprise" quand on voit comment elle traite les travailleurs au Canada. Il a formulé l'espoir que les travailleurs brésiliens resteront aux côtés de l'USW tout au long de ce combat et après.


Jack Layton, responsable national du parti canadien NPD, a soulevé un mouvement de foule parmi les métallurgistes en grève et leurs familles lorsqu'il a déclaré : "Vous allez gagner cette bataille, mes amis". Cette entreprise "ne peut pas prendre aux travailleurs ce qu'ils ont mis des générations à construire dans ce pays et dans cette ville."

Parmi les autres orateurs figuraient le Secrétaire général du syndicat brésilien des mineurs Sindimina-RJ (CNTSM), Jorge Campos, qui est aussi le secrétaire du Réseau syndical des travailleurs de Vale, et Paul Talbot, Secrétaire général adjoint de Unite, une section du syndicat britannique Amicus.

Le Directeur national de l'USW au Canada, Ken Neumann, a déclaré : "Nous sommes conscients que la seule façon de gagner cette grève est de pouvoir compter sur le soutien de nos alliés du monde entier." Avec la démonstration des leaders syndicaux mondiaux de samedi, il ne fait guère de doute que le soutien mondial aux grévistes canadiens reste vif tandis que la pression syndicale mondiale commence à monter contre Vale.

Vous trouverez plus d'informations sur cette grève à l'adresse www.fairdealnow.ca.