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Les métallos américains lockoutés manifestent contre Cooper Rubber

19 décembre, 2011

Les membres de la Locale 207L des métallos de l’USW, au nombre de 1050 sont verts de rage contre la direction de Cooper Tire and Rubber à Findlay, dans l’Ohio, qui a rompu des négociations entamées de bonne foi et les a lockouté le 28 novembre. Ils ont montré leur colère le samedi 17 décembre en manifestant de manière déterminée en compagnie d’autres syndicalistes de l’état et de la région dans la ville du nord de l’Ohio.

A n’en pas douter, les descendants du fondateur de l’entreprise qui est à l’origine de Cooper Tire sont tout aussi mécontents du lock-out décrété par la direction. Dans une lettre du 9 décembre adressée aux principaux dirigeants du quatrième manufacturier de pneus américain, Janet Clinger et Lingel Winters écrivent que leur grand-père « Claude Hart avait des valeurs et savait que l’entreprise avait la responsabilité du bien-être non seulement de ses actionnaires mais aussi de ses travailleurs et de la communauté qui en dépend. »

Le lock-out a débuté après que les travailleurs aient rejeté fin novembre une proposition exigeant d’eux d’innombrables concessions et après que l’USW ait demandé la poursuite du travail et des négociations. Le lock-out de Cooper a été soudain, non provoqué et met maintenant à mal les relations professionnelles et les conditions de vie des travailleurs. Quelques jours à peine après avoir décrété le lock-out, l’entreprise a fièrement annoncé qu’elle reprendrait la production avec les managers et des jaunes.

lockoutés: la guerre des familles

Le sentiment que Cooper avait déclaré la guerre aux travailleurs du caoutchouc au sein de son usine phare était évident lors de la manifestation du 17 décembre. Le Président de la Locale 207L de l’USW Rod Nelson a dénoncé une direction aveuglée qui avait pourtant encaissé le grain sur le secteur manufacturier américain en 2008-2009 non sans l’aide précieuse des travailleurs ayant accepté des concessions salariales et qui redemande des sacrifices supplémentaires aux travailleurs alors que les bénéfices sont bons et que les dirigeants ont retrouvés leurs bonus.

« Cooper n’a pas été honnête à la table des négociations », a déclaré Nelson en dénonçant une direction qui a perdu les principes fondateurs de l’entreprise. « On ne lockoute pas les travailleurs, on lave son linge sale en famille. »

Le Secrétaire-Trésorier de l’USW et Président de la Section du Caoutchouc de l’ICEM Stan Johnson a déclaré lors de la manifestation que le syndicat avait répliqué au plan mondial et immédiatement reçu le soutien du syndicat serbe Nezavisnost. Ceci quelques jours après que Cooper ait annoncé le 8 décembre qu’elle achèterait au début de l’année prochaine une usine de pneu à Trayal Korporacija AD près de Krusevac, en Serbie.

L’USW a aussi reçu l’assistance d’un allié transatlantique, le syndicat Unite, qui a porté le lock-out à l’attention de ses adhérents de l’usine Cooper de Melksham, dans le Wiltshire au Royaume-Uni. Unite a répandu dans les ateliers de l’ancienne usine Avon Tyres Ltd., que Cooper a acquise en 1997, des tracts et des affiches détaillant le lock-out aux Etats-Unis.

Stan Johnson 

« Ce lock-out c’est de l’avidité et de la cupidité » a dit Johnson lors de la manifestation de samedi. « C’est pour un jet flambant neuf (la dernière acquisition de Cooper) et pour des bonus de plusieurs millions de dollars. »

C’est aussi exemplatif d’un abandon des traditions de responsabilité sociale, à en juger d’après la lettre des descendants des fondateurs Claude Hart et John Schaefer. Exprimant leur déception, Clinger et Winters écrivent « Lockouter les salariés qui ont aidé l’entreprise lors de périodes difficiles et engager des jaunes pour les remplacer met à mal la notion de négociation collective. »

La Locale 207L de l’USW et Cooper sont bien retournés à la table des négociations le 13 décembre pour des pourparlers supervisés par le médiateur fédéral Kevin Moyer, mais ces négociations n’ont suscité de la part de Cooper aucune velléité de réconciliation ou d’abandon de revendications sévères.

Les enchères vont encore monter entre l’USW et Cooper sachant qu’une convention entre la Locale 752L de l’USW à Texarkana au Texas et l’entreprise de Findlay expire le 17 janvier 2012. Les 1500 travailleurs se sont prononcés pour donner mandat au comité syndical de partir en grève si nécessaire.