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Le syndicat et les travailleurs contractuels poursuivent la lutte à El Cerrejón, en Colombie

11 janvier, 2010

Le combat continue pour les droits syndicaux des travailleurs contractuels du grand complexe minier colombien de Carbones del Cerrejón. Notre affilié Sintracarbón se bat pour organiser les travailleurs contractuels de la mine.

Après avoir réussi à organiser les mécaniciens et machinistes de la compagnie Chaneme à Cerrejón en novembre (voir InBrief n°144, ici), un nouveau syndicat, Sintrachaneme, a vu le jour et a été reconnu par la direction. Depuis, elle refuse de discuter ne fût-ce que d'améliorations mineures des salaires et des conditions de travail, que ce soit avec Sintrachaneme ou avec Sintracarbón.

Un autre syndicat des travailleurs contractuels, chapeauté par Sintracarbón, Sintrans, qui représente les ouvriers du transport de la société Sotrans, se heurte aussi au refus de l'employeur de le reconnaître et de prendre en compte les revendications des chauffeurs d'autobus. En fait, le renvoi de militants syndicaux a suscité la crainte parmi les travailleurs qui hésitent à s'engager dans l'action syndicale.

Avec le soutien total de l'ICEM, Sintracarbón concentre ses efforts sur la consolidation de Sintrachaneme et fait pression sur le sous-traitant spécialisé dans la maintenance mécanique pour qu'il accède aux revendications des travailleurs. Un soutien international est essentiel pour l'obtention, entre Chaneme et ses 300 salariés, d'une convention collective qui garantisse l'existence du syndicat.

"La direction de Chaneme, celle de Carbones del Cerrejón et le ministère de la Protection sociale colombien doivent tous adhérer au processus", a déclaré le représentant de Sintracarbón Jaime Deluquez.

Depuis que les travailleurs de Chaneme et de Sotrans ont décidé de s'organiser, ils sont en butte à une campagne de harcèlement et de persécutions de la part des employeurs. Sintracarbón, qui représente 3.500 salariés directs à El Cerrejón, dénonce la complicité de l'employeur dans le refus des sous-traitants de reconnaître les droits du travail et accuse Carbones del Cerrejón de "fermer les yeux sur ces abus".

Ce harcèlement consiste notamment à rendre visite aux travailleurs à leur domicile pour les menacer de licenciement ou leur offrir des avantages en nature en échange de signes de loyauté envers les sous-traitants et d'une démission des nouveaux syndicats.

La direction de El Cerrejón est également accusée par ses mineurs de pratiquer un double langage, prétendant d'une part respecter les droits de l'homme et les droits syndicaux ainsi que la liberté des travailleurs des sous-traitants de se syndiquer et, de l'autre, collaborer secrètement avec ces sous-traitants et des organes de l'État pour saper le processus syndical.

Ces violations du droit d'organisation et de négociation collective contreviennent au droit national, à la constitution colombienne et aux conventions 87 et 98 de l'OIT que la Colombie a ratifiées.

Un projet de dialogue social de l'ICEM, organisé par le Coordinateur colombien Carlos Bustos et auquel participe Carbones del Cerrejón, a donné des résultats exemplaires. Les sociétés multinationales ayant des participations dans une des plus grandes exploitations minières à ciel ouvert au monde - Xstrata, AngloAmerican, et BHP Billiton – doivent maintenant prouver la véracité de leur attachement au projet de dialogue social et aux normes internationales du travail en prenant la défense des droits des travailleurs externalisés de leur site d'exploitation de La Guajira, dans le nord-est de la Colombie.