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Le SIPTU combat les tentatives visant à diluer la Directive de l’UE sur le travail intérimaire

20 novembre, 2011

Le syndicat irlandais SIPTU (Services, Industrial, Professional and Technical Union) combat les tentatives du gouvernement irlandais visant à diluer le contenu de la Directive de l’Union Européenne relative au travail intérimaire, qui entrera ne vigueur partout en Europe le 5 décembre.

La Directive, qui a été votée en 2008, prévoit que « Les conditions essentielles de travail et d’emploi applicables aux travailleurs intérimaires devraient être au moins celles qui s’appliqueraient à ces travailleurs s’ils étaient recrutés par l’entreprise utilisatrice pour occuper le même poste. »

La Directive est d’application dès le premier jour de la mission et indique encore que les travailleurs intérimaires ont le droit d’être informés des opportunités d’emploi permanent chez l’entreprise utilisatrice et avoir un accès amélioré à la formation et au service de garde d’enfant entre deux missions de sorte à favoriser leur employabilité.

La Directive permet une dérogation au principe d’égalité de traitement, moyennant la conclusion d’un accord entre les partenaires sociaux d’un état membre. Dans une tentative de dernière minute, le Ministre irlandais des Entreprises et de l’Emploi Richard Bruton a appelé à une dérogation qui signifierait qu’un travailleur intérimaire n’aurait droit à l’égalité de traitement qu’au bout de six mois, plutôt que dès le premier jour de son engagement.

Dans un courrier adressé à l’ICTU (Congrès des Syndicats irlandais), Bruton déclare : « sans le bénéfice d’une certaine latitude au niveau de la transposition de la directive sous forme d’une convention cadre, l’Irlande se trouvera dans une position de faiblesse concurrentielle par rapport à ses partenaires commerciaux européens » et ajoute « Dans le climat actuel et sachant les défis importants auxquels nous faisons face sur la voie de la reprise économique, nous devons nous prévaloir de toute forme de flexibilité accordée par la directive. »

Patricia King

Patricia King, Vice Présidente du SIPTU, a fait savoir très clairement que le syndicat était opposé à toute tentative du gouvernement de demander une dérogation. King a déclaré : « Nous ne voyons aucune raison pour demander une dérogation. Pourquoi le faire ? Si quelqu’un a droit à l’égalité de traitement, il ne faut pas revenir sur la question et je ne vois aucun argument raisonnable ayant été avancé qui puisse justifier que nous acceptions la dérogation. »

« Si quelqu’un occupe un emploi qui demande une certaine compétence, des connaissances de base et de l’expérience et que s’étant proposée pour cet emploi cette personne est capable de fournir ce qu’on lui demande, pourquoi n’obtiendrait-elle pas une rémunération égale à une autre personne qui occupe déjà le même emploi et travaille à ses côtés ? »

Commentant l’allégation de Bruton selon laquelle l’application de la Directive aurait un impact négatif sur l’emploi et la croissance économique, King a déclaré : « Tout cela n’est qu’une façade pour ne pas payer les barèmes et maintenir les gens dans des bas salaires ».