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Le SCEP et l'USW sauvent AbitibiBowater de la liquidation lors de négociations

17 mai, 2010

Le personnel d'une usine de pâte et de papier affilié au Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier (SCEP) a sauvé ses pensions chez AbitibiBowater, mais surtout, il a assuré l'avenir du premier producteur mondial de papier journal.

Et, aux États-Unis, l'United Steelworkers (USW) a fait sa part pour qu'AbitibiBowater reste solvable et opérationnel. Les adhérents de l'USW ont ratifié une convention de quatre ans qui apporte une aide financière immédiate à l'entreprise tout en regroupant quatre usines du pays dans une convention-cadre, la première du genre, et apporte aux travailleurs une sécurité de l'emploi et de la représentation syndicale en préservant par la même occasion des conditions qui sont parmi les meilleures de l'industrie du papier en Amérique.

Les adhérents du SCEP de 12 usines d'AbitibiBowater de l'est du Canada ont récemment ratifié une convention de cinq ans à 63,5% des voix. Elle concède des réductions de coûts à l'entreprise, actuellement en procédure de protection judiciaire à l'égard de ses créanciers au Canada comme aux États-Unis, tout en préservant les pensions d'aujourd'hui et de demain.

   

Un an après l'expiration des conventions collectives de l'industrie de la pâte et du papier pour l'est du Canada, le SCEP a déclaré lors de son Caucus du 14 mai que la convention signée avec AbitibiBowater – qui couvre 3.500 travailleurs – est "exceptionnelle" parce que la firme de Montréal est sous la protection de la Loi sur les arrangements avec les créanciers des compagnies (LACC). Mais les conditions contractuelles et les futures hausses de salaires négociées un mois plus tôt avec AbitibiBowater serviront de norme de référence pour l'industrie de la pâte et du papier de l'est du pays.

"Les adhérents du SCEP restent attachés à la négociation type et le schéma que nous avons arrêté pour l'industrie est le mieux que nous ayons obtenu pour négocier une norme équitable et équilibrée pour l'industrie," a déclaré le Président Dave Coles.

Dave Coles

Les ministres des Finances des provinces d'Ontario et de Québec doivent encore approuver le plan de restructuration de l'entreprise dans le cadre de la LACC avant que la convention signée par le SCEP prenne effet. Signée en avril 2009 et prorogée jusqu'en avril 2014, cette convention prévoit qu'AbitibiBowater versera sur dix ans 500 millions $ canadiens à un fonds de pension géré par le syndicat.

Pour Dave Coles, ce nouveau plan de pension à prestations déterminées est la garantie que "plus jamais" les travailleurs d'AbitibiBowater ne verront leur épargne-pension menacée. La convention prévoit aussi une diminution des salaires de 10% avec une reprise des hausses en 2012 et 2013.

"Nous avons le sentiment qu'on peut toujours rattraper les salaires, mais récupérer les prestations perdues, pour les pensions en particulier, est une autre affaire," conclut Dave Coles.

Aux États-Unis, les adhérents de l'USW vont subir une baisse immédiate de 3% des salaires, mais qu'ils récupéreront en 2012 et 2013. La convention-cadre, qui couvre quatre usines en Alabama, Géorgie, Caroline du Sud et Tennessee, arrivera à expiration en 2014, à quelques mois d'intervalle dans chacune d'elles.

Le Vice-président international Jon Geenen

Elle renferme aussi une clause de "successeur", ce qui signifie que, en cas de vente d'une usine, la représentation syndicale subsiste, et une clause de neutralité par laquelle AbitibiBowater s'abstient de toute interférence lorsque l'USW tente de syndiquer des travailleurs de sites non syndiqués. Le Vice-président international Jon Geenen, qui dirige la section de la pâte et du papier de l'USW, a déclaré que, même si la négociation a été ardue en raison de la situation de faillite de l'entreprise, la nouvelle convention met l'USW en excellente position pour les négociations futures.