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Le nouvel Accord mondial d'EdF dévoilé

18 mai, 2009

La publication de l'Accord-cadre mondial révisé entre EdF, les syndicats français, d'autres syndicats nationaux, l'ICEM et d'autres Fédérations syndicales internationales ne s'est pas faite sans que les représentants des travailleurs dénoncent le manque d'application par l'entreprise de ses principes de responsabilité sociale. Du 12 au 14 mai à Paris, la concrétisation de l'accord a été passée en revue par la haute direction d'EdF et les syndicats réunis dans un Comité de dialogue sur la responsabilité sociale du groupe (CDRS) institué conjointement.

Un pacte mondial révisé a été conclu en janvier 2009 pour quatre ans. C'est la semaine dernière qu'il a été officiellement dévoilé et signé par les partenaires sociaux en présence du Président-Directeur général d'EdF, Pierre Gadonneix. Les participants ont également élu un Secrétaire pour les représentants des travailleurs, composé un bureau de six membres chargé de superviser l'accord et procédé à un examen complet des 22 articles contenus dans l'accord sur la responsabilité sociale.

Lors de cet examen, les 22 représentants des salariés de 7 pays ont distribué une déclaration faisant état de leur mécontentement quant aux résultats récents de l'entreprise en la matière. Ils en ont donné lecture à Pierre Gadonneix pendant une longue séance de questions et réponses, le 13 mai. Elle mentionne explicitement les actions collectives menées en France à propos de la dégradation du climat social et la rupture du dialogue social survenue dans les quatre filiales d'EdF en Pologne qui avait poussé les travailleurs à organiser une manifestation devant l'ambassade de France à Varsovie, le 5 mai.

Le Bureau des travailleurs du CDRS d'EdF en présence de Pierre Gadonneix (au centre). De gauche à droite : Guoping Zhou, CCAP (Chine); Pascal Lambolez, CGT (France); Dominique Tavera, FO (France); Lee Parris, Prospect (Royaume-Uni); Marc Ferron, Secrétaire, FCE-CFDT (France); et Walentyn Sasim, Solidarnosc (Pologne)

La déclaration qualifie aussi les opérations de restructuring et les opérations financières du groupe de coûteuses, et ce sont les travailleurs qui en paient les conséquences. Nous constatons "une véritable dégradation générale des conditions sociales dans l'ensemble des filiales du groupe : dégradation en matière d'emploi avec le développement de projets d'externalisation, dégradation des conditions de vie et de travail, dégradation du dialogue social notamment en matière de négociations salariales. Nous ne pouvons pas accepter que les salariés paient le prix des choix stratégiques du groupe par une remise en cause de leurs conditions sociales." (Voir la déclaration  içi.)

Les représentants des travailleurs au CDRS ont déclaré qu'ils refusaient que l'accord serve uniquement de "vitrine sociale" pour EdF et ont demandé que la direction, à tous les échelons de l'entreprise, "accepte et respecte sans restrictions" l'esprit général de tous les articles de l'accord mondial.

Pierre Gadonneix a répondu qu'il avait entendu les arguments de la déclaration, qu'il veut que l'accord de responsabilité sociale soit une vitrine pour EdF mais souhaite aussi qu'il y ait de la teneur dans cette vitrine.

Les représentants des salariés au CDRS viennent de cinq organisations syndicales différentes de France, trois du Royaume-Uni, avec une représentation de syndicats de Pologne, de Slovaquie, de Hongrie, du Vietnam et de Chine.

Marc Ferron, qui représente notre affilié français FCE-CFDT, a été réélu Secrétaire du CDRS pour deux ans, à la tête des représentants des salariés qui auront pour mission de vérifier le respect de l'accord par EdF. L'entreprise développe ses activités à un rythme accéléré en Europe comme dans le reste du monde.