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Le FMC obtient des garanties par le dialogue à Escondida

15 août, 2011

Les adhérents du Sindicato No. 1 de Trabajadores de Minera Escondida, une section de la Fédération des mineurs du Chili (FMC), ont repris le travail le 5 août après une grève de 15 jours à la plus grande mine de cuivre au monde, contrôlée en majorité par BHP Billiton. Les mineurs avaient voté la reprise du travail par 65,5% contre 34,5% des voix le 4 août aux termes de deux journées de négociation entre leurs dirigeants et la direction d'Escondida.

Ces négociations ont produit un mémorandum d'accord réglant un différend sur les primes de production pour 2010. Mais surtout, le mémorandum porte sur plusieurs revendications relatives au non-respect par la direction d'un accord de 2009.

Le Sindicato No. 1, qui représente les 2.375 mineurs statutaires d'Escondida, dit du mémorandum : "l'entreprise promet de régler une série de questions telles que l'instauration d'une nouvelle politique en matière d'astreintes, la régularisation d'un système de certification basé sur la compétence pour les promotions et la révision des critères de calcul des primes de production." Il ne s'agit là que de quelques-unes des revendications formulées dans le cadre d'une convention de quatre ans signée en novembre 2009.

En 2010, le bénéfice d'Escondida – contrôlée à 57,5% par BHP Billiton, 30% par Rio Tinto et 12,5% par des sociétés de holding japonaises liées à Mitsubishi – est passé à 4,3 milliards $, soit une progression de 35% par rapport à 2009. La nouvelle prime due à chaque travailleur représente 2,65 millions de pesos ou 5.800 $. Elle sera versée le 25 août.

Le Sindicato No. 1 dépose ses requêtes à une cour du travail, fin juillet

Escondida avait qualifié la grève d'illégale et clamé qu'elle ne négocierait jamais avec le syndicat. Mais, comme la grève se prolongeait et que la baisse de production entamait les recettes du complexe minier, son attitude a changé. Dans un communiqué publié après la signature du mémorandum d'accord, la direction a déclaré que les travailleurs avaient mis fin à leur "arrêt de travail illégal" et que "cette décision est due à l'issue favorable des pourparlers entre les parties.

"Minera Escondida réitère que le dialogue et le respect sont les fondements de la poursuite d'une relation bénéfique avec ses travailleurs."

En dehors des élément cités plus haut, ce respect concerne également un système de primes de production plus transparent, la réinstauration d'une prime de logement qui lève les restrictions sur le choix du lieu où les mineurs peuvent s'installer, des services de transport par autobus plus sûrs et de meilleure qualité, la garantie qu'il n'y aura pas de représailles, de licenciements ni de punitions pour cause d'activité syndicale ou de grève et un réexamen des raisons pour lesquelles l'entreprise a fait installer des caméras de surveillance.

De plus, les mineurs percevront leurs salaires pour les 15 jours de grève. Le Sindicato No. 1 de Trabajadores de Minera Escondida avait introduit des actions en justice pour plusieurs des griefs à la base de la grève.

Il dit espérer maintenir et approfondir la communication avec la direction, mais aussi qu'il restera vigilant pour s'assurer que les points faisant l'objet du mémorandum soient traités et réglés.

Minera Escondida se compose de deux mines de cuivre à ciel ouvert situées à 170 kilomètres au sud-est d'Antofagasta, dans la Région II du Chili. Elle compte aussi deux concentrateurs, Los Colorados et Laguna Seca, pour une capacité combinée de 330.000 tonnes par jour. L'entreprise est également propriétaire d'un pipeline et d'une station de filtration dans le port de Coloso, sur la rive du Pacifique.

En 2010, la production d'Escondida a atteint 1.087 millions de tonnes, dont 786.603 tonnes de concentré de cuivre et 300.098 tonnes de cathodes en cuivre. Le complexe minier d'Escondida assure 7% de l'approvisionnement mondial en cuivre.