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Le Comité régional de l'Afrique subsaharienne de l'ICEM et la sécurité dans le delta du Niger

21 septembre, 2009

Réunie à Lagos, au Nigeria, le 15 septembre, l'Organisation régionale de l'ICEM pour l'Afrique subsaharienne (SSARO) a demandé que de nouvelles mesures de sécurité soient prises pour protéger les travailleurs de l'énergie du delta du fleuve Niger. En présence des représentants de nos deux affiliés nigérians, NUPENG et PENGASSAN, qui accueillaient la réunion, le comité a fait remarquer que la région n'a plus connu la paix depuis qu'on y a découvert du pétrole, il y a 50 ans.

Le comité fait la distinction entre les groupes communautaires et de travailleurs qui ne demandent que des possibilités d'emploi pour les populations autochtones de la région et l'arrêt de la dégradation de l’environnement, et les bandes de brutes qui ont recours aux enlèvements et au chantage pour s'enrichir. Pour la SSARO, le Président Umaru Yar’Adua a raison de demander aux multinationales pétrolières d'arrêter d'acheter du fuel de soute à des individus peu recommandables qui ne veulent que de l'argent pour acheter des armes.

Le comité régional, présidé par Rayford Mbulu, du Syndicat des mineurs de Zambie, a aussi approuvé l'offre d'amnistie du gouvernement nigérian aux militants qui déposeront les armes. Il a invité le principal groupe, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (MEND), à étendre indéfiniment le cessez-le-feu qu'il a annoncé unilatéralement.

Rayford Mbulu

Le comité a conclu le débat sur le delta du Niger en identifiant les causes principales des troubles civils qui sont à l'origine d'une baisse de la production de pétrole et de gaz. Il s'agit notamment d'un manque d'exploitation des talents, de formation et de perspectives d'emploi dans les multinationales de l'énergie pour les habitants de la région; le recours généralisé au travail occasionnel, tant par les pourvoyeurs locaux que par les multinationales; une répartition inégale des richesses; la dégradation de l’environnement; et la marginalisation politique, au niveau fédéral et dans certains pays de la région du delta du Niger.

S'agissant des autres points abordés par la SSARO, les leaders syndicaux africains ont attiré l'attention sur la question du changement climatique en disant que les grandes inondations qui frappent de nombreuses régions d'Afrique, notamment au Ghana, au Niger, au Sénégal et au Burkina Faso, sont la conséquence directe de ce changement. Le comité estime que ces inondations vont provoquer de graves famines dans certaines parties d'Afrique de l'Ouest et il a appelé les gouvernements d'Afrique à se préparer à faire face aux dégâts humains qui vont en résulter.

La SSARO a décidé de faire pression sur le géant mondial de la mine et de l'énergie BHP qui fait appel à de la main-d’œuvre de remplacement dans le cadre d'un conflit légal avec le National Union of Mineworkers (NUM) à la mine de manganèse de Hozatel, dans le nord de la province du Cap. Elle a aussi évoqué la grève des membres de l'United Steelworkers (USW) au Canada contre la compagnie minière Vale et adopté une résolution promettant d'intervenir sur l'investissement minier de cette société brésilienne en Afrique.