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L'affilié libérien de l'ICEM s'oppose à la traversée du pays par le Rail Link de Vale

17 mai, 2010

Les travailleurs canadiens de la métallurgie contraints à la grève par la compagnie minière brésilienne Vale l'été dernier, se sont trouvé un autre allié la semaine dernière. En Afrique de l'Ouest, le Forestry, Logging, and Industrial Workers’ Union of Liberia (FLIWUL) a demandé à sa Présidente, Ellen Johnson-Sirleaf, de s'intéresser de plus près au bilan social de Vale avant que le gouvernement du Libéria autorise une liaison ferroviaire et logistique à travers le pays pour rejoindre les concessions de minerai de fer qu'elle a récemment obtenues en Guinée.

Dans une lettre du 13 mai adressée au Président Johnson-Sirleaf, le FLIWUL écrit que Vale "viole les droits de l'homme, exploite des travailleurs et des travailleuses, impose des conditions de travail précaires, détruit la nature et n'a aucun égard pour les communautés traditionnelles" dans plusieurs pays, notamment le Mozambique, le Brésil, le Canada, le Pérou, le Chili, l'Allemagne, l'Italie et la Nouvelle-Calédonie.

Au début du mois de mai, Vale a racheté 51% du capital de BSG Resources, qui possède des concessions riche en minerai de fer près de Simandou, dans le sud-est de la Guinée. Vale paie 2,5 milliards $ avec un versement initial de 500 millions et prévoit d'entamer la production en 2012. BSG Resources appartient au milliardaire israélien Beny Steinmetz.

Une partie du gisement de Simandou appartenait autrefois à Rio Tinto, mais le gouvernement l'a confisquée à l'occasion d'un litige sur l'exploitation.

L'ICEM a réagi favorablement à la mise en cause par le FLIWUL de l'investissement de Vale au Libéria en rappelant que le premier producteur mondial de minerai de fer a provoqué une grève dure – maintenant dans son onzième mois – de la part de 3.500 mineurs de nickel et de cuivre au Canada.

Le Secrétaire général Manfred Warda a dit que l'ICEM soulèvera aussi la question du nouvel investissement de Vale en Guinée avec les syndicats de ce pays, et auprès du gouvernement militaire de Guinée qui a manifesté une volonté de mettre un frein à l'exploitation des travailleurs par les multinationales.

Dans la lettre du FLIWUL à la Présidente Johnson-Sirleaf (texte en portugais ici, en anglais ici), son Secrétaire général, David Sackoh, écrit : "Nous sommes au courant de nombreux problèmes graves à propos de Vale et des mauvais traitement qu'elle inflige aux travailleurs et aux communautés partout où elle est présente.

"Nous sommes perturbés par le traitement que Vale impose à son personnel au Canada. La direction a provoqué une grève en réclamant d'énormes concessions aux travailleurs alors que l'entreprise a engrangé des milliards de dollars de bénéfices en quelques années.

"Madame la Présidente, après de nombreuses années de guerre civile et de tourmente, le peuple libérien connaît enfin la paix et un avenir prometteur s'ouvre à lui sous votre conduite. Le monstre Vale et ses actions suspectes pourraient détruire notre fragile économie au profit de la cupidité de quelques-uns. En tant que partie prenante dans le développement économique et des infrastructures du Libéria, le FLIWUL exhorte le gouvernement à étudier attentivement la situation et à s'assurer que les sociétés transnationales qui investissent au Libéria le font de manière responsable."

Vale a essayé de briser la grève de 3.100 mineurs à Sudbury et Port Colborne, dans l'Ontario, et 400 autres à Goose Bay et Voiseys Bay, dans la province de Terre-Neuve-et-Labrador, en faisant appel à de la main-d’œuvre de remplacement pour poursuivre la production. Cette pratique est interdite dans deux provinces canadiennes et généralement déconseillée dans les autres. À Sudbury et Port Colborne, où les sections locales 6500 et 6200 de l'United Steelworkers ont la même convention collective, la négociation a repris pour la deuxième fois depuis le début de la grève, le 13 juillet 2009. Mais les sessions de médiation du 5 au 7 mai ont échoué lorsque Vale a refusé de transiger sur ses exigences d'abaissement considérable des conditions de vie et de travail.