7 novembre, 2011
La réunion tripartite de l'OIT sur la promotion du dialogue social sur la restructuration et ses effets sur l'emploi dans les industries chimiques et pharmaceutiques, qui s'est tenue du 24 au 27 octobre, s'est achevée sur l'adoption de conclusions majeures. Le but de cette réunion était d'examiner les meilleures pratiques en matière de dialogue social susceptibles de favoriser des climats constructifs et propices en cours de changement structurel des entreprises, y compris les fusions et acquisitions.
Elle devait aussi adopter des conclusions comportant des propositions d'actions pour les gouvernements, les employeurs et les organisations de travailleurs et pour l'OIT.
La réunion rassemblait des gouvernements intéressés, 15 représentants des employeurs et 15 représentants des travailleurs désignés par le Conseil d'administration sur base de candidatures déposées par le Directeur général après consultation des groupes respectifs.
En outre, des représentants d'organisations intergouvernementales et des observateurs représentant certaines ONG assistaient aussi à la réunion. Sous la coordination de l'ICEM, en collaboration avec la Confédération syndicale internationale (CSI) et l'OIT/ACTRAV, le groupe des travailleurs s'est choisi pour président Tomas Nieber, le président de la division de la chimie de l'ICEM et chef du département de la politique économique et industrielle de l'IGBCE, tandis qu'Alfons de Potter, le vice-président de la CSC Construction, Énergie et Industrie belge était élu porte-parole et Linda McCulloch, responsable nationale du syndicat britannique Unite the Union, était élue vice-présidente. Kemal Özkan, de l'ICEM, était le secrétaire du groupe.
La discussion a porté sur huit points : les changements qualitatifs et quantitatifs de l'emploi survenant dans les processus de restructuration; la mise en œuvre du Pacte mondial pour l'emploi de l'OIT; les compétences et qualifications ainsi que les programmes d'éducation et de formation professionnelle propices à un développement durable; rendre les industries plus attrayantes aux jeunes travailleurs et aux femmes, et offrir de meilleures opportunités de développement de carrière à long terme; les défis et les opportunités du travail contractuel et intérimaire; les meilleures pratiques en matière de dialogue social susceptibles de favoriser un climat constructif et propice à de meilleures relations professionnelles pendant la restructuration; le rôle du dialogue social dans l'amélioration de la pérennité des petites et moyennes entreprises et la promotion du travail décent; et les activités possibles que l'OIT devrait entreprendre pour promouvoir le dialogue social et de bonnes relations entre employeurs et salariés.
Linda McCulloch, Tomas Nieber, Kemal Özkan, Alfons de Potter
Au terme de longues délibérations, une série de conclusions ont été adoptées à l'unanimité en session plénière. Il a été convenu que "le dialogue social entre représentants des travailleurs et employeurs est un moyen appréciable de gérer le processus de restructuration dans les industries chimiques et pharmaceutiques, qui contribue de la sorte à des résultats équitables pour toutes les parties concernées, que ce soit à l'échelon mondial, régional, national ou à celui de l'entreprise."
Les groupes ont également souligné que "la restructuration des secteurs chimique et pharmaceutique ne devrait pas affecter les principes et droits au travail tels que les définit la Déclaration de l'OIT de 1998."
Un grand pas en avant a été fait sur la question du travail contractuel et intérimaire. Les conclusions disent que "Lorsque l'utilisation de main-d’œuvre contractuelle et intérimaire devient nécessaire, les firmes chimiques et pharmaceutiques devront à tout moment faire en sorte que la législation nationale, les règlements et les bonnes pratiques en matière de santé et sécurité au travail soient appliqués à cette catégorie de travailleurs conformément aux principes et droits fondamentaux au travail de l'OIT et aux normes internationales du travail pertinentes. Les travailleurs contractuels et intérimaires doivent jouir des mêmes droits fondamentaux au travail que les travailleurs recrutés directement par la firme."
À l'issue de la réunion, le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda, a déclaré que les travailleurs, les employeurs et les gouvernements avaient œuvré dans un esprit constructif afin de stabiliser les questions d'emploi dans les industries chimiques et pharmaceutiques. "Ces conclusions sont des outils d'orientation précieux pour nous tous," a déclaré Manfred Warda. "Il faut maintenant des activités de suivi adéquates pour s'assurer qu'elles soient appliquées dans la pratique."