Jump to main content
IndustriALL logotype
Article placeholder image

La Nouvelle-Zélande modernise son régime de sécurité dans l'énergie et les mines

29 août, 2011

Le Parti national au pouvoir en Nouvelle-Zélande a pris une bonne décision en matière de sécurité industrielle quand, il y a deux semaines, le gouvernement conservateur du Premier ministre John Key a voté un budget de 1,5 million $NZ pour la création d'une unité des risques majeurs dans les industries minière, pétrolière et gazière. Cette décision fait suite aux dramatiques événements du charbonnage du Pike River, il y a neuf mois, qui sonna comme une tragique condamnation des politiques indulgentes pour les entreprises des années 1990, mais elle résulte aussi d'une levée de boucliers qui réclamait plus de protection pour tous les travailleurs en Nouvelle-Zélande.

Le Parti travailliste néo-zélandais voulait aussi de nouvelles mesures, notamment le rétablissement des contre-inspecteurs de sécurité rémunérés par l'entreprise. Le Parti national avait supprimé cette obligation en 1992 dans le cadre d'une déréglementation préconisée par le monde de l'entreprise.

Pour l'ICEM, cette unité des risques est une bonne initiative qui survient juste après les premières auditions de la Commission royale sur Pike River, et elle félicite le gouvernement néo-zélandais pour cette amélioration de la sécurité au travail. Elle invite aussi le gouvernement à examiner, par le biais de la Commission royale, la situation en matière de sécurité à Pike River, à la comparer aux meilleures pratiques en vigueur dans le monde, puis à entamer un processus de ratification et d'application de la convention 176 de l'OIT. 

La création de cette unité des risques majeurs survient aussi un an après une étude gouvernementale sur la santé, la sécurité et l’environnement dans l'industrie pétrolière offshore dont les conclusions recommandaient une augmentation du nombre des inspecteurs de sécurité.

L'unité des risques majeurs comptera trois inspecteurs et un inspecteur-en-chef pour chacune des trois industries, plus un personnel administratif et trois chercheurs. En comparaison, la Nouvelle-Zélande n'a que deux inspecteurs des mines – dont un poste actuellement vacant – et un seul inspecteur pour les secteurs pétrolier et gazier et toute la production en amont.

Le budget de 1,5 million $NZ sera financé par un prélèvement spécial que le gouvernement a accumulé au fil des années dans un Compte-mémoire pour la santé et la sécurité dans l'emploi.

Pour Ged O'Connell, le Secrétaire national adjoint de l'Engineering, Printing and Manufacturing Union (Syndicat de l'ingénierie, de l'imprimerie et des industries manufacturières - EPMU), il s'agit d'une grande avancée, "mais beaucoup reste à faire. Il faut des règlements corrects et le rétablissement de la fonction de contre-inspecteur doit assurer des inspections complètes et un contre-pouvoir dont on a besoin."

La Présidente du Conseil des syndicats de Nouvelle-Zélande (NZCTU), Helen Kelly, a déclaré que les premières dépositions devant la Commission royale sur Pike River ont démontré l'absolue nécessité d'une meilleure réglementation sur la sécurité dans les mines. "Nous ne pouvons attendre et risquer une autre catastrophe alors que nous savons que d'autres mesures s'imposent", a-t-elle dit.

La première phase de l'enquête de la Commission royale sur les dramatiques explosions de la mine de Pike River qui avaient fait 29 morts s'est achevée le 22 juillet. La deuxième phase démarrera le 5 septembre à Greymouth pour s'achever le 23 septembre. Elle portera sur la chronologie et les circonstances des décès des 29 mineurs, sur la sécurité et le sauvetage et sur ce qui a été fait sur le site dans les terribles semaines qui ont suivi la première explosion du 19 novembre 2010.