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La grève s'installe à la mine de cuivre de Collahuasi, au Chili

15 novembre, 2010

La grève des 1.551 mineurs de cuivre du Sindicato de los Trabajadores de Collahuasi, au Chili, est entrée aujourd'hui dans sa deuxième semaine, les grévistes étant galvanisés par une loyauté sans faille dans les rangs du syndicat et parce qu'ils savent que les discours que tient la direction à propos de la poursuite de la production sont une fable destinée aux marchés mondiaux du cuivre.

Cette compagnie est Doña Ines de Collahuasi, quatrième producteur mondial de cuivre, contrôlé par les géants miniers Xstrata et AngloAmerican, avec une petite participation du conglomérat industriel japonais Mitsui & Co.

Depuis le début de la grève, le 5 novembre, le Syndicat des mineurs de Collahuasi fait bloc, ce qui devrait lui permettre d'obtenir une part équitable des profits de la mine et, surtout, de meilleures conditions sociales pour les familles. L'ICEM a promis un soutien mondial au syndicat (voir la lettre en espagnol) et elle félicite les syndicats de mineurs chiliens qui font de même dans leur pays.

Une des manifestations quotidiennes à Iquique

Le syndicat a demandé à la direction de reprendre les négociations la semaine dernière, mais elle a refusé en disant qu'elle ne le ferait pas sans l'assistance de médiateurs du gouvernement.

Bien que la direction de Doña Ines de Collahuasi déclare en public que la mine à ciel ouvert de Rosario fonctionne normalement dans le cadre d'un plan de secours pour les cas de grève, le porte-parole du syndicat, Luis Espinoza Garrido, a informé l'ICEM que ce prétendu plan de secours consiste à utiliser 300 "jaunes" fournis par des sociétés externalisées qui n'arrivent à assurer que 18% de la production.

"Trois cents travailleurs inexpérimentés ne peuvent faire le travail de 1.550 mineurs", dit Luis Espinoza. "Ce n'est pas tenable, et l'entreprise finira par s'en rendre compte."

Pour Luis Espinosa, les enjeux de cette grève sont bien plus que les salaires et les primes. Le fond du débat porte sur les prestations de santé, l'éducation des enfants de mineurs et les horaires de travail. Considérant les énormes profits de Collahuasi – l'an dernier, le bénéfice net a atteint 1,56 milliard $US – le demande que la part de l'employeur dans les coûts de santé soit portée de 80% à 100% et de 50% à 100% pour les frais d'enseignement.

Les grévistes vivent à l'école Santa Maria

La santé des mineurs est une préoccupation majeure. La mine de Collahuasi, située dans le désert d'Atacama, dans la lointaine Région I du Chili, est à 4.000 d'altitude, où l'oxygène est rare et l'organisme extrêmement sollicité. Un projet d'agrandissement de la mine de 750 millions $ est en cours; il portera la production de 550.000 à un million de tonnes par an, mais à des altitudes qui devraient friser les 5.000 mètres.

Un autre sujet de préoccupation est la silicose. Avec les nuages de poussière denses chargés de particules de silice cristalline, les mineurs sont menacés par cette maladie pulmonaire mortelle.

Les mineurs travaillent sept jours d'affilée, suivi de sept jours de repos, et un autre sujet de discorde vient du projet de la direction de changer les jours de congé exceptionnel.

Depuis le premier jour de la grève, la plupart des 1.551 grévistes se sont installés dans l'école, fermée, Santa Maria de la ville portuaire d'Iquique, à 285 kilomètres de la mine. La direction de Doña Ines de Collahuasi et les autorités de la ville d'Iquique, qui ont pris son parti, accusent les mineurs qui l'occupent de perturber les activités des jeunes.

Les grévistes regardent les activités sportives des enfants à l'école

En réalité, c'est tout le contraire. Les grévistes stimulent les activités des jeunes et hier, le 14 novembre, le syndicat a organisé une manifestation culturelle communautaire dans l'école fermée.

Jour après jour, le Syndicat des travailleurs de Collahuasi porte leurs revendications dans les rues d'Iquique. Le 11 octobre, 800 grévistes ont occupé le siège de l'entreprise à Inquique et ils ont manifesté devant une usine de molybdène au sud d'Inquique, dans la ville portuaire de Patache.

Le 10 octobre, des leaders syndicaux de la mine de cuivre Escondida de BHP Billiton et Rio Tinto, des mines Spence et Cerro Colorado de BHP, de la mine Quebrado Blanca du canadien Aur Ressources, de la mine Loumas Bayas de Xstrata, de la mine Sierra Miranda du canadien Castle Rock Resources, et du chilien Minera Cerro Dominador, ont pris la tête d'une manifestation avec les grévistes de Collahuasi à l'école Santa Maria.