6 septembre, 2010

La plus grande entreprise d'Amérique latine en termes de capitalisation boursière, Petrobras, a subi une grève d'avertissement d'un jour le 3 septembre. Vendredi dernier, 80% des 35.000 adhérents de notre affiliée Federação Única dos Petroleiros (FUP) ont fermé des raffineries, des terminaux de distribution, des plateformes et puits offshore et des bureaux dans tout le Brésil, pour bien faire comprendre à cette compagnie essentiellement publique qu'ils ne vont pas se laisser berner dans les négociations actuelles.
Dans un communiqué, l'organisation faîtière FUP regroupant plusieurs organisations syndicales - et de loin la mieux implantée chez Petrobras - a déclaré que l'intention des travailleurs est "d'interrompre la plupart des activités en ne maintenant que les activités essentielles pour la maintenance et la sécurité du matériel."
Le syndicat est furieux que Petrobras ait accordé des primes plantureuses aux membres de sa haute direction pendant les négociations, avant de les interrompre soudainement.
Sept raffineries brésiliennes ont arrêté la production, tout comme 30 plateformes de forage en mer et un grand nombre d'autres installations. La FUP réclame que l'équivalent du taux d'inflation du Brésil de septembre 2009 à août 2010, soit 5%, et de primes de productivité totalisant 10% aillent à des programmes de formation et de développement.
La fédération syndicale veut aussi une garantie du maintien des normes du travail et la mise en place d'un forum national en tant que plate-forme de dialogue pour discuter avec la direction des changements structurels affectant la santé, la sécurité et l’environnement.
La direction a réagi à cette grève d'avertissement en déclarant qu'elle mènerait des négociations "ouvertes et transparentes" avec les représentants des travailleurs.
Cette grève d'avertissement a eu lieu le jour même où Petrobras annonçait qu'elle allait procéder à une émission massive afin de récolter 64,5 milliards de dollars.