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La crise financière à l’origine des tensions dans le secteur du verre en Belgique

13 juillet, 2009

Une grève, lancée par un front syndical commun chez Saint-Gobain en Belgique, a pris fin ce vendredi 10 juillet. Avec cette action, les salariés du groupe multinational français à Auvelais ont clairement rappelé qu’il ne toléreront pas qu’une entreprise utilise la crise financière comme prétexte pour imposer à tous des mesures de restructuration !

Les salariés ont repris le travail le 11 juin après un vote dans le cadre duquel 58 % se sont prononcés en faveur de l’arrêt de la grève de neuf jours qui a pratiquement paralysé deux sites. Un accord conclu dans le cadre d’une conciliation a été présenté le 8 juillet. Le conflit a éclaté en février 2009, lorsque Saint-Gobain a annoncé la suppression de 241 emplois. Durant les mois qui suivirent, le groupe a rejeté toutes les propositions alternatives soumises par les partenaires sociaux.

Quelque 880 salariés travaillent sur les deux sites jumeaux de Saint-Gobain Sekurit et Saint-Gobain Knell près de Charleroi, dans le sud de la Belgique.

Lorsque la grève a commencé le 2 juillet, après des mois de négociations stériles, le groupe maintenait toujours son plan de suppression de 215 emplois. Les organisations syndicales, notamment la Centrale Générale FGTB et la CSC, deux affiliés de l’ICEM, ont présenté des alternatives constructives aux suppressions d’emplois. La direction les a ignorées et veut même réduire les droits, tels que les allocations de pré-pension, les indemnités de licenciement ou de départs volontaires.

« Le refus d’un vrai dialogue est une insulte face à ce que les salariés exigent » rappelle Manfred Warda, le Secrétaire général de l’ICEM. « Nous savons que Saint-Gobain est coupable de dumping social et pour nous ce comportement n’a rien à voir avec la crise financière » poursuit-il.

Durant toute la grève, les grévistes ont bloqué l’accès à toutes les installations de Saint-Gobain Knell et de Sekurit, avec une levée partielle des piquets au cours du sixième jour de grève. Des restructurations ont déjà été mises en oeuvre dans ces usines implantées en Wallonie. En mai 2008, une centaine d’emplois ont été supprimés. L’usine de Sekurit produit du verre plat, tandis que Knell produit du verre et des matériaux de construction.

L’ICEM a soutenu les grévistes durant leur action. « L’ICEM conteste les explications avancées par Saint-Gobain. Le groupe utilise la crise économique financière mondiale comme prétexte pour se refaire une santé en restructurant ses activités en Belgique » indique la fédération mondiale dans une lettre adressée au militants syndicaux belges. « L’ICEM et tous ses affiliés du monde entier sont à vos côtés à Auvelais car votre mouvement est justifié » peut-on encore lire dans cette lettre.

Dans d’autres régions d’Europe, Saint-Gobain a été confronté à une farouche résistance lors de suppressions d’effectifs. En avril et en mai, des grèves ont éclaté en Italie et en France et le 20 mai dernier, les fédérations syndicales européennes ont manifesté devant le siège du groupe à Paris.

En ce moment, la CGT exige l’ouverture de négociations d’urgence à Mers-les-Bains sur le projet de suppression d’une centaine d’emplois. Par ailleurs, les partenaires sociaux chez Saint-Gobain Desjonquères à Real Sitio en Espagne, ont entamé de vastes négociations sur un projet d’arrêt de la production pendant six semaines en août et septembre affectant quelque 180 salariés.

En Allemagne, l’IGBCE, le CCE et Saint-Gobain viennent de conclure leurs négociations portant sur des mutations et des mesures de requalification de salariés chez Saint-Gobain Vetrotex.