12 septembre, 2011
Notre affilié péruvien, la Fédération nationale des ouvriers mineurs, métallurgistes et sidérurgistes du Pérou (FNTMMSP), a affilié des syndicats de branche confrontés à des conflits du travail décisifs dans ce pays d'Amérique latine dans un contexte de prix élevés des produits de base et de marges bénéficiaires en hausse constante.
Le 31 août, 1.124 mineurs employés par la firme chinoise Shougang Hierro Perú ont entamé une grève "au finish" dans la seule mine de minerai de fer du Pérou, située dans le sud du pays. Et la semaine dernière, 1.100 adhérents d'une section de la FNTMMSP ont fait grève pendant 48 heures à la mine à ciel ouvert de cuivre et de molybdène de la Sociedad Minera Cerro Verde, dans le département d'Arequipa, pour exprimer leur refus de propositions de négociation d'une nouvelle convention quinquennale qui constitueraient un recul.
La section de la FNTMMSP et la direction de Cerro Verde doivent se rencontrer aujourd'hui pour tenter de sortir du conflit. Si aucune solution n'est trouvée, les mineurs entameront une grève illimitée le 14 septembre. Cerro Verde est la troisième plus grande mine de cuivre du Pérou; elle est contrôlée par l'américain Freeport-McMoRan (53,7%), SMM Cerro Verde Nederlands (21%), un département du japonais Sumitomo Corp., et la société péruvienne Compañia de Minas Buenaventura (19,3%).
Le Président de la FNTMMSP, Luis Castillo Carlos
La direction de Cerro Verde propose une hausse initiale des salaires de 2%, mais elle voudrait remplacer toutes les révisions annuelles ultérieures par des primes à la production fixées par la compagnie et calculées sur la production de cuivre, les résultats financiers de la mine et les cours du cuivre au London Stock Exchange.
En 2010, Cerro Verde a produit 312.336 tonnes de cuivre. Malgré la grève illimitée qui pourrait démarrer mercredi, la production de 2011 devrait dépasser légèrement celle de 2010. La grève de 48 heures des 7-8 septembre avait enregistré un taux de participation de 100%.
À la mine de minerai de fer Marcona du chinois Shougang Hierro, dans le département d'Ica, la grève des mineurs porte, comme tous les précédents arrêts de travail qui se produisent chaque année, sur les salaires qui sont nettement inférieurs à ceux payés dans toutes les autres compagnies minières du Pérou.
Les mineurs gagnent 11,18 misérables euros par jour (16,10 $) et réclament une augmentation de 25%, tandis que Shougang Hierro n'offre que 0,47 $ de plus par jour. La grève porte aussi sur une liste de revendications sur les conditions de travail pour 2011-2012 que le syndicat avait déposée en avril 2011 et à laquelle la direction n'a pas donné suite.
"Nous savons que la firme chinoise peut supporter les revendications salariales des travailleurs de Marcona étant donné les cours élevés du minerai de fer et les plantureux bénéfices de Shougang", a déclaré le Président de la FNTMMSP, Luis Castillo Carlos.
Shougang Hierro a multiplié par cinq ses bénéfices à Marcona au cours du premier semestre 2011 par rapport à 2010. Elle a déclaré au Régulateur des valeurs mobilières du Pérou un bénéfice net pour ces six premiers mois de 274 millions $ dû à une augmentation du volume des ventes et une hausse des prix du minerai de fer.
Marcona a vendu 5 millions de tonnes de minerai de fer entre janvier et juin de cette année, soit 25% de plus que les 4,02 millions de tonnes de minerai de fer affiné de la même période en 2010. Du fait de la grève, Shougang Hierro a invoqué la force majeure le 1er septembre. Un organe du gouvernement provincial participe à la tentative de médiation entre les deux camps.