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Fin d'un conflit chez Michelin Thaïlande grâce aux pressions de l'ICEM et d'un syndicat français

4 mai, 2009

Un conflit qui opposait depuis deux mois Michelin à la Petroleum and Chemical Workers’ Federation (PCFT) soutenue par l'ICEM, dans une usine de Laem Chabang, dans la province de Chonburi en Thaïlande, a trouvé une issue favorable la semaine dernière. La solution est le fruit d'un dialogue tripartite et de l'intervention déterminée de l'ICEM, du syndicat français FCE-CFDT et du comité d'entreprise européen de Michelin.

Le conflit s'est achevé aux petites heures du matin du 28 avril lorsque les médiateurs du gouvernement, les représentants de la PCFT et les directeurs de l'usine Michelin de Laem Chabang sont arrivés à un accord en six points qui, espérons-le, mettra un terme aux mesures de rétorsion prises contre 383 des 1.500 salariés de l'usine ainsi qu'au lock-out entamé le 25 mars.

Les travailleurs ont accepté de mettre fin à leurs actions de masse devant les grilles de l'entreprise à partir du 28 avril tandis que l'entreprise a accepté de réintégrer tous les travailleurs persécutés par la direction locale pour avoir refusé de retirer leurs noms d'une pétition qui avait circulé début mars pour exhorter la direction à entamer une consultation avec les représentants des travailleurs et de la PCFT avant d'imposer une baisse des salaires de 13%.

Les dirigeants syndicaux de la PCFT de l'usine Michelin de Laem Chabang - de gauche à droite : Thanakorn Somsin, Rangsan Monchaisong et Samai Koonswat

En lieu et place, la direction a imposé une réduction de 35% des salaires des travailleurs qui refusaient de se rétracter et, neuf jours plus tard, elle leur imposait un lock-out.

Des médiateurs provinciaux de l'Office de la protection du travail et du bien-être de Chonburi avaient réuni les protagonistes mais, le 20 avril, la direction locale ne voulait toujours pas céder sur les 35% de baisse salariale imposée à titre de représailles. Pendant la médiation, le syndicat avait dit accepter la réduction de 13% pour tous jusqu'en octobre 2009, mais réclamé que Michelin verse une prime de deux mois sur 2008 qui avait déjà été annoncée.

L'ICEM est intervenue une nouvelle fois le 21 avril, qualifiant l'attitude de la direction locale d'"arrogante et punitive, (qui appelait) l'intervention immédiate du siège de Michelin en France."

Photo de la Bangkok Post

Avec l'accord négocié la semaine dernière, Michelin versera une prime de deux mois tandis que les salaires de tout le personnel seront amputés de 13%. Pour ceux qui préfèrent ne pas reprendre le travail, ils recevront les indemnités prévues en matière de licenciement par la Loi sur la protection du travail. Michelin a aussi accepté d'abandonner les plaintes déposées au civil et au pénal contre les travailleurs qui avaient protesté devant les grilles de l'usine.

Toutefois, la veille de la signature, la police avait arrêté 18 des travailleurs victimes du lock-out ainsi qu'un autre d'une usine voisine pour une manifestation organisée le 20 avril. On ne sait toujours pas si les procédures intentées contre eux ont été abandonnées.

Les travailleurs du caoutchouc de Laem Chabang ont reçu un soutien déterminé des personnels des usines Bridgestone et Goodyear de Thaïlande ainsi que des travailleurs d'autres usines Michelin du pays.

"Il est encourageant de voir que des travailleurs, des patrons et des médiateurs publics peuvent résoudre ensemble des différends par le dialogue social" a déclaré le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda. "L'ICEM voit dans ce conflit la conséquence de la crise financière mondiale qui paralyse tout et nous espérons maintenant que les commandes et les ventes de cette usine de pneus reprendront dans l'intérêt des travailleurs."