3 novembre, 2008
En Amérique du Sud, un conflit qui touchait depuis six mois 4.000 ouvriers du pneu représentés par notre affilié Sindicato Unico del Neumático Argentino (SUTNA) s'est achevé le 22 octobre lorsque les travailleurs ont donné leur accord à une convention négociée par la médiation. Elle s'est achevée dans des conditions fixées par le ministère du Travail à l'issue d'une conciliation forcée qui a duré de septembre à octobre.
Les représentants du SUTNA et des directions de Bridgestone/Firestone, de Pirelli et de la société argentine FATE ont accepté une hausse salariale de 28% fixée par le ministère, ainsi que la réintégration de bon nombre des 214 travailleurs des trois entreprises qui avaient été licenciés pendant les actions collectives du mois de juillet. D'autres ont accepté une indemnisation dans les conditions arrêtées dans la médiation gouvernementale.
L'accord prévoit une hausse des salaires de 15% avec effet rétroactif au 1er juillet 2008 suivie d'une autre hausse de 13% au 1er décembre, mais sur base des salaires de juin 2008. De même, il a été convenu qu'une prime de 1.800 pesos serait versée en trois étapes : 1.000 pesos à la signature de l'accord, 400 pesos fin octobre et 400 pesos encore en mars 2009.
Ce conflit vif et intense, qui remonte à l'expiration d'une précédente convention, le 1er avril 2008, a été marqué par une grève de 48 heures, les 24-25 juillet, à l'occasion de laquelle 214 ouvriers ont été renvoyés. Devant le refus des directions de réintégrer leurs salariés, une grève à durée indéterminée a éclaté le 25 août et n'a été suspendue qu'avec l'annonce par le ministère du Travail d'une conciliation obligatoire.
L'ICEM a envoyé un message d'alerte à ses affiliés du secteur du caoutchouc, leur demandant d'appuyer le syndicat et sa revendication pour une hausse des salaires de 35%. On a aussi vu, en juillet et en août, plusieurs syndicats et organisations de la société civile d'Argentine descendre dans la rue pour exprimer leur soutien au SUTNA et aux travailleurs du caoutchouc.
"Nous remercions les affiliés de l'ICEM du monde entier qui ont envoyé des messages au SUTNA pendant ce difficile conflit", a déclaré le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda. "Un règlement a été trouvé et nous espérons que la réconciliation et le respect mutuel deviendront la règle dans les trois usines de pneus."
Le japonais Bridgestone/Firestone et l'italien Pirelli ont des usines près de Buenos Aires, employant chacune 1.400 personnes, tandis que FATE emploie 1.200 travailleurs dans une usine à San Fernando.