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Etude de la FITTHC: le secteur de l’habillement connaît une grosse croissance du travail intérimaire

13 mai, 2010

La Fédération internationale des Travailleurs du Textile, de l'Habillement et du Cuir (FITTHC) a mené une étude sur l’impact de la sous-traitance et du travail intérimaire sur les travailleurs et les syndicats ainsi que sur les mesures à prendre pour traiter le problème. Quarante-huit organisations affiliées à la FITTHC ont répondu au questionnaire de l’étude qui a été menée avec l’aide du projet CAL de l’ICEM.

Les résultats de l’étude indiquent de manière écrasante que le phénomène est un problème croissant dans les secteurs du textile, de l’habillement et du cuir avec 69% des affiliés ayant répondu affirmant que la proportion d’emploi à court terme et par intérim avait augmenté dans leur pays depuis l’année précédente. Pas moins de 37% indiquent que cette proportion a augmenté de 16% ou plus. Quelque 26% ont indiqué que la part de travail en sous-traitance et par intérim avait diminué.

En parallèle avec les affiliés des Fédération syndicales internationales ICEM et la Fédération syndicale internationale des organisations de travailleurs de la métallurgie (FIOM), qui ont conduit des études similaires un peu plus tôt dans l’année, les affiliés de la FITTHC indiquent que les travailleurs en sous-traitance ou intérimaires percevaient des salaires significativement inférieurs à ceux des travailleurs jouissant d’un emploi permanent et direct. Plus de 66% de ceux qui ont répondu ont indiqué que les salaires payés aux travailleurs en sous-traitance ou intérimaires étaient inférieurs à ceux versés aux salariés directs. Quelque 41% de ceux qui ont répondu ont indiqué que l’écart de salaire et avantages divers entre les salariés directs et les travailleurs en sous-traitance ou intérimaires avait augmenté, ce qui est une conséquence directe de la crise économique mondiale.

Les résultats de l’étude montrent clairement que les employeurs fuient leurs obligations envers travailleurs en sous-traitance ou intérimaires de différentes manières : en ne payant pas les heures supplémentaires, en refusant des congés de maternité et parentaux, en refusant des jours de congé, pour ne citer que les abus les plus courants. Quelque 18% des réponses indiquent que travailleurs en sous-traitance ou intérimaires se voient refuser l’accès à la sécurité sociale et aux pensions et 15% indiquent que le plus gros déni des employeurs concerne leurs obligations en matière de santé et sécurité.

Il existe des différences substantielles en ce qui concerne le nombre de travailleurs en sous-traitance ou intérimaires représentés par les affiliés de la FITTHC. Cinquante-deux pourcent d’entre eux indiquent que les travailleurs en sous-traitance ou intérimaires représentent entre 0 et 5% de leurs adhérents alors que 19% déclarent que ces travailleurs représentent plus de 31% de leurs effectifs. Pratiquement un quart des affiliés ont indiqué qu’il avaient recruté davantage de travailleurs en sous-traitance ou intérimaires au cours de l’année écoulée alors que 17% disaient avoir perdu des adhérents de cette catégorie. L’étude demandait aux affiliés s’il y avait pour eux des obstacles à recruter davantage de travailleurs en sous-traitance ou intérimaires et les résultats indiquent que le plus gros obstacle à cet égard est la peur pour les travailleurs d’être licenciés ou victimes de discrimination. Vingt-deux pourcent des affiliés ayant répondu ont déclaré que les législations en place dans leur pays étaient une barrière à la syndicalisation des travailleurs en sous-traitance ou intérimaires.

Les affiliés de la FITTHC intègrent des questions relatives aux travailleurs en sous-traitance ou intérimaires dans leurs cahiers de revendication. Les quatre objectifs les plus courants à négocier relatifs à ces questions sont la garantie d’un salaire égal à travail égal, la non-discrimination, l’obtention de droits syndicaux et la conversion de jobs précaires en emplois permanents.

En réponse à la tendance croissante vers des formes d’emploi indirectes et précaires, 43% des affiliés ont indiqué qu’ils étaient en train de prendre des mesures pour s’assurer que les nouveaux emplois créés dans le secteur le seraient pour des travailleurs permanents jouissant d’une relation directe avec leur employeur.

Vous trouverez davantage des détails sur les résultats de l’étude de la FITTHC ici.