10 avril, 2011
La participation des travailleurs d'EdF et de GdF-SUEZ à la grève d'un jour du 7 avril à laquelle cinq syndicats français avaient appelé a entraîné une baisse de la production d'électricité de plus de 15.000 mégawatts sur l'ensemble du pays d'après un des syndicats. Plus de 80% des travailleurs des deux anciennes entreprises d'État françaises ont défilé jeudi dernier, quoique les directions des deux entreprises aient déclaré que seule la moitié du personnel a participé à la manifestation.
Les travailleurs de l'électricité et du gaz ont fait grève contre le projet des deux entreprises de revoir à la baisse les tarifs préférentiels dont ils bénéficient sur leur consommation d'électricité et de gaz. Les syndicats français CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC ont approuvé cette action collective en tant qu'expression du mécontentement des travailleurs face à ces suppressions d'avantages.
Les travailleurs français bénéficient de ces tarifs réduits depuis 1946, lorsque les deux entreprises furent constituées et nationalisées après la deuxième guerre mondiale. Les économies ainsi réalisées représentent de 1.000 à 1.500 € par an et les travailleurs considèrent ces rabais comme un complément à leurs salaires qui, actuellement, ne progressent plus.
La dernière fois que les directions des anciennes entreprises d'État ont essayé de supprimer ces remises, en 1983, une participation de 96% des travailleurs à la grève avait eu un effet dissuasif. Les syndicats se sont réunis, vendredi dernier 8 avril, pour envisager ce qu'il y aurait lieu de faire ensuite si les employeurs persistent dans leur intention.
Les coupures de courant de jeudi dernier représentent l'équivalent de la mise à l'arrêt de 10 centrales nucléaires sur les 58 que compte la France. Des coupures de la fourniture de gaz ont également eu lieu dans tout le pays alors que des dizaines de villes et de régions connaissaient des manifestations, dont une de très grande ampleur à laquelle participaient des milliers de salariés d'EdF et de GdF-SUEZ dans le quartier de bureaux de La Défense, à Paris, là où les deux entreprises ont leurs sièges.