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Commémoration du 28 avril : les syndicats rendent le travail plus sûr

24 avril, 2011

Le 28 avril de chaque année, le mouvement syndical se souvient de ceux qui sont tombés. Cette date est connue comme étant la Journée internationale de commémoration pour les travailleurs tués ou blessés et est marquée par des syndicats et des groupements pour la santé et la sécurité dans plus de 140 pays.

Au plan mondial, 2,3 millions de travailleurs meurent des suites de leur travail chaque année, selon l’OIT. L’ICEM considère ce chiffre, aussi choquant soit-il, comme étant sous-estimé d’au moins un facteur dix. Plusieurs millions d’autres sont blessés ou contractent une maladie professionnelle. Chacune de ces pertes de vie, blessures ou maladies est inutile et vraiment insensée.

Les travailleurs des syndicats affiliés à l’ICEM opèrent sur des lieux de travail qui comptent parmi les plus dangereux sur la planète. De grandes tragédies comme des explosions et des incendies dans des usines pétrolières ou gazières, des centrales nucléaires en déroute, des coups de grisou et des effondrements dans les mines ainsi que de nombreux accidents dont on ne parle jamais mais qui causent la mort, la perte d’un membre ou d’autres blessures font partie d’une triste culture que l’ICEM a pour but de changer.

Le tribut incessant de morts, blessures et maladies est tout simplement inacceptable pour l’ICEM. C’est pourquoi elle est là pour aider ses affiliés sur toute question de santé et sécurité. C’est aussi la raison pour laquelle l’ICEM a montré la voie en amenant la problématique de la santé et de la sécurité au cœur des Accords Cadres Mondiaux. C’est pourquoi l’ICEM mène une campagne permanente pour la ratification de la Convention 176 de l’OIT, un projet de longue date sur le VIH/SIDA et c’est encore pourquoi l’ICEM incite d’autres organisations internationales à collaborer pour obtenir de meilleures normes en matière de santé et sécurité.

Qu’est-ce qui pourrait rendre les lieux de travail plus sûrs ? Alors que les employeurs et les gouvernements dépensent des sommes énormes à rechercher des solutions magiques, l’ICEM sait que la réponse est en fait très simple, quoique son application apparaisse difficile à certains : les travailleurs ont des droits, les employeurs des obligations.

Voici donc la réponse.

• Les syndicats rendent le travail plus sûr, donc le programme de santé et sécurité le plus important vient d’un syndicat fort. Pour y parvenir, nous exigeons le respect des Conventions clés de l’OIT, en particulier celles qui protègent la liberté d’association, le droit à former des syndicats et le droit à négocier collectivement.
• Les droits des travailleurs : les droits fondamentaux des travailleurs en ce qui concerne la santé et la sécurité professionnelles comprennent le droit de connaître les risques et de recevoir une formation pour exécuter les tâches en toute sécurité ; le droit de refuser et au besoin d’arrêter un travail dangereux ; le droit de participer à la formulation et la mise en place des politiques, programmes et procédures de santé et sécurité. Ce droit trouve sa meilleure expression dans un Comité conjoint de santé et sécurité qui joue un rôle central et contraignant dans le système de responsabilité interne de l’employeur.
• Obligations des employeurs : les employeurs devraient concentrer leurs efforts pour rendre le travail plus sûr. Ceci implique une gestion précise de la sécurité des processus, une identification et utilisation des meilleures technologies disponibles, une hygiène industrielle, de l’ergonomie, une recherche et reconnaissance des maladies professionnelles ainsi qu’une approche des dangers chimiques, biologiques, physiques et autres basée sur le principe de précaution.
• Interdictions faites aux employeurs : les employeurs ne devraient pas être autorisés à utiliser des méthodes et pratiques dont le but principal est de faire porter la responsabilité aux victimes, d’escamoter des accidents pour améliorer artificiellement les statistiques en vue d’obtenir une meilleure appréciation au niveau du recours aux compensations en faveur des travailleurs et une réduction des assurances liées aux risques ou un meilleur profil de relations publiques. Cela veut dire interdire les programmes de sécurité basé sur le comportement, les dépistages de drogues et alcool (en particulier post-incident), les incitants de sécurité qui encouragent à moins rapporter les accidents et les combats menés contre la reconnaissance de maladies professionnelles.

Ce thème du 28 avril, valable tous les jours, “les syndicats rendent le travail plus sûr » est celui de ce qu’on appelle parfois la Journée du Souvenir des Travailleurs. Il est bien choisi car un des rôles principaux que les syndicats jouent au quotidien est de suivre et améliorer la santé et la sécurité professionnelles. Les militants syndicaux sont encouragés à définir une activité et à mener des actions significatives en faveur de pratiques de travail plus sûres au travers du renforcement de leur syndicat.