22 mars, 2010
Un protocole d'accord historique passé entre ArcelorMittal et notre affilié, le Syndicat des travailleurs de la sylviculture, l'exploitation forestière et l'industrie du Libéria (FLIWUL), garantit qu'une convention collective sera conclue lorsque le numéro un de la sidérurgie mondiale commencera l'exploitation commerciale d'une entreprise de minerai de fer. Les deux parties ont conclu le 6 mars un "Accord de procédure intérimaire" qui garantit une protection syndicale à 3.000 travailleurs lorsque entrera en activité une entreprise minière, ferroviaire et d'exportation dans laquelle ArcelorMittal a investi 1,5 milliard $ dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Il arrête aussi la procédure par laquelle le FLIWUL met déjà en place une structure libre et démocratique à l'intérieur de ce syndicat de branche national baptisée Syndicat des travailleurs d'ArcelorMittal FLIWUL n°4. Cette semaine, du 24 au 28 mars, le FLIWUL va organiser des élections auxquelles participeront les 750 travailleurs actuels des mines du nord du comté de Nimba jusqu'au port de Buchanan situé à 250 kilomètres au sud, sur l'océan Atlantique.
Le Secrétaire général du FLIWUL, David Sackoh, a déclaré que le syndicat procéderait ensuite à l'élection de délégués d'atelier dans les mines de Yekepa, dans deux hôpitaux appartenant à l'entreprise, dans les infrastructures ferroviaires et au port de Buchanan. La dernière phase, qui débutera vers le milieu de l'année, consistera, selon David Sackoh, en une vaste enquête dans toutes les unités de travail qui permettra de "transformer nos compilations en des propositions de négociation collective."
ArcelorMittal ne s'est pas toujours montré aussi coopérant avec le FLIWUL au Libéra. Il y a à peine 11 mois, la direction avait tenté de fausser un scrutin légal de reconnaissance syndicale par des moyens "musclés" (voir un précédent article de l'ICEM ici), mais une ordonnance du ministère du Travail authentifiant l'homologation du syndicat ainsi que l'intervention directe du syndicat américain United Steelworkers (USW) auprès du P-DG et fondateur Lakshmi Mittal avaient convaincu la direction libérienne qu'elle avait tout intérêt à reconnaître le FLIWUL et collaborer avec lui.
D'après David Sackoh, on installe actuellement le matériel minier et le lien ferroviaire est en voie d'achèvement. D'ici le milieu de l'année, l'effectif devrait atteindre 2.000 travailleurs et passer à 3.000 lorsque le minerai sera prêt pour l'exportation, au premier trimestre 2011. ArcelorMittal a reçu du gouvernement libérien une concession de 25 ans pour extraire environ un milliard de mètres cubes de minerai de fer du comté de Nimba, là où convergent les frontières du Libéria, de la Guinée et de la Côte-d'Ivoire.
Les militants de FLIWUL
L'"Accord de procédure intérimaire" énonce des critères minimums en matière de santé et de sécurité, de protection de l’environnement, de conditions de travail et de protection des communautés. Il stipule aussi une procédure de contentieux. Grâce à la campagne de renforcement syndical du FLIWUL, les travailleurs auront leur mot à dire dans une convention collective qui doit entrer en vigueur l'an prochain et qui fera très certainement référence au Libéria.
"Le FLIWUL a de quoi être fier de cette grande réalisation", a déclaré le Secrétaire général de l'ICEM, Manfred Warda. "L'aide que leur a apportée l'USW, à la fois sur le terrain et en intervenant auprès de la direction, est elle aussi exemplaire et garantira aux mineurs, aux ouvriers du transport et aux autres personnels une excellente convention collective."