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15.000 manifestants contre le lock-out de Caterpillar contre le TCA au Canada

23 janvier, 2012

Près de 80 autocars et de nombreuses voitures ont convergé sur London, dans l'État de l'Ontario, samedi 21 janvier, pour protester bruyamment contre le durcissement du lock-out dont sont victimes 650 adhérents du Syndicat des travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) de la part de Caterpillar. Des estimations raisonnables fixent à 15.000 le nombre des participants à cette journée d'action du TCA et de la Fédération du travail de l'Ontario (FTO).

La société Electro-Motive Diesel (EMD) de Caterpillar, division du constructeur de locomotives Progress Rail Services Corp., a imposé un lock-out aux adhérents de la section 27 du TCA le jour de l'An, auxquels elle voulait extorquer des concessions représentant 30 millions $ canadiens.

Pendant la journée d'action de Victoria Park, à l'extérieur de la ville du sud-ouest de l'Ontario, la FTO a distribué des foulards rouges aux participants en signe de résistance. Un groupe de rock a chauffé la foule au son du morceau "Something's Happening Here" du groupe Buffalo Springfield et, après une dizaine de discours, la plupart des participants se sont rendus devant les grilles de l'entreprise, auprès des piquets de grève.

Le Président du TCA, Ken Lewenza, a conclu les interventions par une vibrante mise en accusation de l'état de la négociation collective au Canada, où les multinationales profitent de la protection d'un gouvernement conservateur pour amputer les moyens d'existence des familles de travailleurs et gonfler leurs profits.

Ken Lewenza 

"Ce combat a débuté il y a trois semaines", a dit Ken Lewenza. "Mais au cours des cinq dernières années, 450.000 ouvriers canadiens ont été priés de rentrer chez eux et dire à leurs enfants qu'ils avaient perdu leur emploi sans avoir commis la moindre faute."

Il a exigé de EMD qu'elle arrête le lock-out et reprenne la négociation, ce que la direction refuse dans la froideur de cet hiver canadien. Le Président de la section 27 du TCA, Tim Carrie, a rappelé aux manifestants que "Caterpillar a toujours piétiné les travailleurs en toute impunité.

"Mais pas cette fois !"

Un autre intervenant était Bruce Klipple, le Président de notre affilié United Electrical, Radio, Machine Workers’ of America (UE), dont le syndicat représente aussi des travailleurs soutiens de famille d'un concurrent de EMD aux États-Unis, General Electric. Il a rappelé une évidence, à savoir qu'on ne tolérera pas une spirale à la baisse des salaires et des prestations à London.

Bruce Klipple

Parmi les autres intervenants figuraient le Président de la FTO, Sid Ryan, le Président du Congrès du travail du Canada (CTC), Ken Georgetti, et le Président de l'unité de négociation de la section 27 du TCA, Bob Scott. Le maire de London, Joe Fontana, a tenu des propos amers pour le Premier ministre canadien Stephen Harper qui avait cité cette usine en exemple pour ce qui est de l'emploi et de l'investissement lorsque Caterpillar/EMD la racheta en 2010, mais reste silencieux et invisible depuis le début du lock-out.

Dans la négociation qui a démarré en mai 2011 et s'est poursuivie pendant une prorogation de la convention de sept mois, l'entreprise américaine n'a pas dévié de sa position de départ qui réclame un abaissement des salaires horaires moyens de 35 à 16,50 $ canadiens et une réduction de toutes les prestations de 50%.