15 décembre, 2021La multinationale finlandaise de la sylviculture, de la pâte et du papier UPM refuse de négocier une convention collective pour l'ensemble de l'entreprise quelques semaines avant l'expiration de la convention sectorielle nationale.
Selon elle, une convention collective d'entreprise n'a pas d'utilité et le travail continuera sur la base "de la législation du travail, des pratiques d'UPM et des contrats d'emploi individuels".
L'actuelle convention nationale du secteur arrive à expiration à la fin de l'année. En octobre, le groupe des employeurs s'est retiré de la négociation sectorielle nationale, ce qui veut dire que la convention collective nationale devra être remplacée par des accords négociés séparément avec chaque entreprise.
Les syndicats ont négocié, et parfois conclu des accords avec d'autres entreprises du secteur, mais UPM a refusé de s'engager dans des négociations collectives avec les trois syndicats représentant son personnel. Le géant de la sylviculture veut cinq conventions séparées avec différents groupes de travailleurs, et elle refuse de négocier avec les représentants des cols-blancs.
UPM se dit disposée à négocier une convention séparée par secteur d'activité avec des syndicats représentant les cols-bleus, soit les affiliés d'IndustriALL Global Union Teollisuusliitto (syndicat d'industrie) et Paperiliitto (syndicat du papier).
Paperiliitto a annoncé une grève de trois semaines qui démarrera en janvier.
UPM refuse toute négociation avec le syndicat des cols-blancs Proliitto (syndicat professionnel). Dans le but évident de faire vaciller le syndicat, la direction a aussi annulé le prélèvement automatique des cotisations à Proliitto, pourtant en pratique depuis les années 1970.
Le comportement d'UPM en Finlande inquiète, au niveau international, les syndicats qui organisent les usines de l'entreprise, et le syndicat uruguayen du papier FOPCU, également affilié à IndustriALL, a écrit à son P-DG pour exprimer ses préoccupations devant l'abandon par cette entreprise des bonnes pratiques en matière de relations du travail.
Les syndicats finlandais s'inquiètent de ce que l'intransigeance d'UPM, inhabituelle dans un pays réputé pour son harmonie industrielle, puisse constituer un précédent qui menacerait la sécurité du marché du travail.
Le directeur d'IndustriALL en charge du secteur de la pâte et du papier, Tom Grinter, a déclaré à ce propos :
"UPM essaie de diluer la puissance collective des travailleurs en répétant qu'une convention d'entreprise est inutile. Cette entreprise croit qu'elle aura à gagner en divisant les travailleurs, et elle espère que les syndicats vont se concurrencer l'un l'autre.
"Nous sommes ici pour lui dire que ça ne marchera pas; les travailleurs de la pâte et du papier sont unis et condamnent cette tactique malvenue qui sape le travail de qualité obtenu tout au long de l'histoire de l'entreprise.
"Parce qu'elle est la seule entreprise de sylviculture du Pacte mondial des Nations unies, UPM se prétend un leader de la durabilité, mais il ne peut y avoir de durabilité sans que les travailleurs aient des droits, notamment le droit de négocier collectivement."
UPM a démarré sous l'appellation United Paper Mills au début des années 1870.
Photo : UPM