21 juin, 2022Les travailleurs et travailleuses migrants qui envisagent de trouver un emploi ou qui travaillent déjà sur l’île Maurice peuvent trouver des informations sur leurs droits au travail, la santé et la sécurité ainsi que le salaire vital grâce à une application mobile multifonctionnelle interactive accessible depuis leur smartphone.
L’application Just Good Work Mauritius est soutenue par l’affilié d’IndustriALL, la CTSP, ainsi que par l’organisation de soutien aux travailleurs migrants du Bangladesh OKUP, Anti-Slavery International et ASOS.
L’application, qui est disponible en bengali, anglais et malgache, a permis à la CTSP de syndiquer les travailleurs et travailleuses migrants de la Compagnie Mauricienne de Textile (CMT), une usine de confection et de fabrication de pulls, qui est l’une des plus grandes entreprises textiles de l’île, avec des bureaux au Royaume-Uni et en France.
Le 30 mai, la CTSP a organisé une réunion avec 30 travailleurs et travailleuses migrants pour leur expliquer comment utiliser l’application pour faire valoir leurs droits au travail. Pour la première fois, le syndicat s’est vu accorder la possibilité d’aller à la rencontre des travailleurs et travailleuses de l’usine.
“Nous avons enfin pu accéder à la CMT, une entreprise qui n’a jamais autorisé les syndicats à représenter ses travailleurs. C’est une étape importante. Les travailleurs et travailleuses ont eu accès au contenu de l’application et à la manière dont ils peuvent obtenir des informations pertinentes sur les conditions de travail, les salaires et les questions de sécurité. Plus important encore, l’application permet aux travailleurs et travailleuses d’envoyer des demandes spécifiques au Centre de ressources pour migrants et à d’autres organisations,”
a précisé Jane Ragoo, Secrétaire générale de la CTSP.
Sur l’île Maurice, plus de 35.000 travailleurs et travailleuses, soit 17 % de la population active, sont issus de l’immigration et employés dans des secteurs manufacturiers tels que la confection et le textile, ainsi qu’au niveau des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Christina Hajagos-Clausen, Directrice d’IndustriALL pour les industries du textile et de la confection, déclare :
“Les plateformes numériques comme JGW Mauritius deviennent des outils importants dans la syndicalisation ainsi qu’au niveau des campagnes concernant les droits des travailleurs et les salaires vitaux pour les travailleurs migrants. Nous applaudissons la CTSP pour avoir fait usage des opportunités offertes par les technologies numériques en vue d’améliorer les conditions de travail des travailleurs et travailleuses migrants.
Il est louable que la CMT ait ouvert ses portes pour la première fois à la CTSP et cela montre que l’accord-cadre mondial avec ASOS améliore les conditions de travail des travailleurs et travailleuses migrants.”
Un rapport présenté à la Conférence internationale du travail recommande au gouvernement mauricien de respecter les droits des travailleurs migrants, notamment la convention 87 de l’Organisation internationale du travail sur la liberté syndicale et la protection du droit d’organisation.
“Regrettant que l’obligation d’être titulaire d’un permis de travail énoncée dans l’ERA de 2008 n’ait pas été supprimée par la loi n° 21 de 2019, la commission réitère sa demande au gouvernement d’adopter dans un avenir proche toutes les mesures nécessaires à la reconnaissance du droit de tous les travailleurs migrants de constituer des organisations de leur choix et de s’y affilier. La commission prie le gouvernement de fournir des informations sur tout fait nouveau à cet égard,”
peut-ont lire dans le rapport de la Commission d’experts pour l’application des conventions et recommandations.
Bien que la loi sur les droits en matière d’emploi a été modifiée en 2019, la clause relative au permis de travail, qui viole les droits des travailleurs migrants, reste en vigueur. Cette clause stipule que vous ne pouvez pas adhérer à un syndicat si vous n’avez pas de permis de travail.