23 avril, 2020Les syndicats ont réussi à faire rejeter la requête déposée par le groupe Mondi, une multinationale spécialisée dans la production de papier et d’emballages, devant un tribunal pour ne pas payer les heures supplémentaires effectuées par ses employés durant la période de confinement mis en place pour enrayer l’épidémie de Covid-19.
L’affilié à IndustriALL Global Union, le Syndicat des travailleurs de la chimie, de l'énergie, du papier, de l'imprimerie, du bois et des secteurs connexes (CEPPWAWU), ainsi que l’Association unie d’Afrique du Sud (UASA) ont fait valoir que les employeurs ne peuvent pas changer les conditions des conventions collectives sans négocier avec les syndicats.
Le Groupe Mondi cherchait à obtenir la permission de prolonger les postes de huit à 12 heures durant la période de confinement au mépris des conventions collectives et des taux salariaux existants. Ne souhaitant pas payer d’heures supplémentaires, l’entreprise avait demandé au tribunal du travail de Durban de l’autoriser à suspendre les conditions des conventions collectives signées avec les syndicats.
Le 16 avril, le tribunal a néanmoins donné gain de cause aux syndicats et rejeté la demande.
Welile Nolingo, Secrétaire général du CEPPWAWU, a déclaré:
« Nous félicitons le Tribunal du travail pour avoir rejeté la demande et protégé les droits des travailleurs à recevoir des salaires équitables. Les employeurs ne devraient jamais être autorisés à modifier les conventions collectives que nous avons gagnées de haute lutte. »
Tom Grinter, Directeur d’IndustriALL en charge de l’industrie de la pâte à papier et du papier, a indiqué:
« Nous saluons la victoire des syndicats sur le groupe Mondi. Il est inacceptable qu’un employeur tente d’utiliser la pandémie à COVID-19 pour exploiter les travailleurs. Les conventions collectives doivent constamment être respectées afin de protéger les revenus des travailleurs, notamment de ceux qui se présentent à leurs postes au risque d’être infectés par cette maladie mortelle. »
Les chaînes de valeur de la pâte à papier, du papier, des emballages, du recyclage et des tissus en papier font partie des industries qualifiées de « services essentiels » conformément à la réglementation sur le confinement en Afrique du Sud. Le secteur produit non seulement du papier d’impression, d’emballage, du papier pour la papeterie (comme les blocs-notes) et du papier hygiénique mais aussi des chemises d’hôpital, des masques et des équipements de protection individuelle pour un usage médical. Or, l’hygiène et les produits médicaux sont cruciaux dans le cadre de la riposte à la maladie à coronavirus.
L’Afrique du Sud est l’un des principaux producteurs mondiaux de pâte à papier et de papier destinés à la consommation intérieure et aux exportations. Selon le ministère de l’Environnement, des Forêts et des Pêches, le secteur de la pâte à papier et du papier emploie quelque 24 000 personnes faisant partie d’une chaîne de valeur de plus de 150 000 travailleurs composés essentiellement de travailleurs informels qui fournissent des fibres recyclées aux papeteries.