28 mai, 2019Une victoire significative pour notre affilié United Steelworkers (USW) est le jugement rendu, dans l'État de Géorgie, aux États-Unis, par un juge qui a conclu que la firme Kumho Tire a violé les droits des travailleurs et ordonné la tenue d'un nouveau scrutin syndical.
Le juge a également ordonné au sud-coréen Kumho Tire d'apporter remède aux dégâts causés par ses violations sur le lieu de travail à l'époque du scrutin précédent, en octobre 2017.
L'USW avait perdu de peu l'élection, par 28 voix, après une campagne incessante d'intimidation et de slogans alarmistes à l'usine de Macon.
C'est pourquoi l'USW a porté plainte auprès du Conseil national des relations du travail en accusant la direction de procédés illicites pour tenter d'évincer le syndicat.
Dans son jugement du 14 mai 2019, le juge de juridiction administrative J. Amchan indique que le comportement illicite de l'entreprise a été "omniprésent", ce qui justifie non seulement un nouveau scrutin, mais aussi un remède "extraordinaire" en obligeant les responsables de l'entreprise à donner lecture à tout le personnel d'un document décrivant les mécanismes précis utilisés pour violer les droits des travailleurs.
Selon le juge Amchan, les violations commises par Kumho consistaient en des interrogatoires illégaux de salariés, des menaces de licenciement des sympathisants du syndicat, des menaces de fermeture de l'usine, et à donner aux travailleurs l'impression d'être surveillés en permanence.
Le lendemain du jour où la tenue du scrutin syndical a été demandée pour la première fois, en 2017, la direction a engagé une firme spécialisée dans la lutte antisyndicale et dépensé des centaines de milliers de dollars pour démolir la réputation de l'USW. Sept spécialistes de ces actions ont été employés à temps plein.
Les travailleurs de l'usine de Macon devaient assister chaque jour à des réunions dans lesquelles les syndicats étaient attaqués des heures durant, les cadres leur disant que l'usine qui venait d'ouvrir devrait fermer s'ils votaient pour un syndicat.
La multinationale sud-coréenne est actuellement sous la tutelle d'un comité de créanciers dirigé par la Banque coréenne de développement, une situation que les dirigeants ont exploitée pour attiser les craintes des travailleurs.
IndustriALL et son affilié, le Syndicat coréen des travailleurs de la métallurgie (KMWU), qui représente plus de 3.500 salariés de Kumho Tire en Corée du Sud, ont apporté leur soutien aux travailleurs de Macon dans le combat qu'ils mènent pour la représentation syndicale, avant et après le scrutin d'octobre 2017.
Le Secrétaire général adjoint d'IndustriALL Kemal Özkan a déclaré :
"IndustriALL félicite ceux qui ont fait campagne pour l'USW et se sont battus pour un scrutin équitable dans cette entreprise. Nous resterons aux côtés de nos camarades jusqu'à ce que les travailleuses et les travailleurs de Kumho Tire de Macon, en Géorgie, obtiennent leur première convention collective."