25 octobre, 2012Un nouvel accord d’entreprise de trois ans a été adopté par 60 pour cent des voix le 20 octobre. Il a permis de débloquer la situation en mettant fin à 23 mois de négociations acharnées avec l’entreprise géante minière BHP Billiton-Mitsubishi Alliance (BMA) en Australie.
Il s’agissait de la quatrième proposition à être mise au vote des 2.600 travailleurs syndiqués dans les activités concernant le charbon gras dans le bassin Bowen, Queensland central. Mais cette proposition bénéficiait pour la première fois du soutien syndical, les propositions précédentes ayant été déboutées avec des marges de 92 et 83 pour cent. Les travailleurs étaient solidaires dans l’unité de négociation unique (Single Bargaining Unit – SBU) qui comprenait les affiliés de IndustriALL, le syndicat de la construction, de la foresterie, des mines et de l’énergie (CFMEU), le syndicat australien des travailleurs de la fabrication industrielle (AMWU) et le syndicat des électriciens (ETU).
Le maintien d’une représentation sur site pour la santé et la sécurité, assurée par le syndicat et non par l’entreprise, était une priorité syndicale absolue dans les négociations menées avec acharnement. La SBU est restée ferme, et cette clause ainsi qu’une clause importante sur les tableaux de service sont maintenues dans l’accord. Le droit à un logement local pour les travailleurs est amélioré dans le nouvel accord, une augmentation salariale de 5 pour cent chaque année de durée du contrat et une augmentation de 9 à 12 pour cent des contributions à la retraite ont également été obtenus.
Au CFMEU, le syndicat à la tête du combat contre BMA, le président de district Stephen Smythe a remercié les membres du syndicat de leur solidarité au cours du conflit face à une attitude intransigeante du partenaire BHP à la direction de BMA. Il a condamné l’agressivité idéologique de l’entreprise en ces termes:
“L’accord aurait pu être réalisé un an plus tôt, si BHP n’avait pas eu une attitude idéologique qui donnait la priorité à un affrontement avec la main-d’œuvre plutôt que de parvenir à un accord raisonnable”.
Des améliorations sont encore nécessaires et continueront d’être exigées dans les prochaines négociations sur le logement et les conditions de service, et la lutte va se poursuivre pour tirer les employeurs de cette attitude démodée de l’époque des amendements à la loi sur les relations industrielles dénommée ‘WorkChoices’ vers l’embauche de main-d’œuvre à court et long terme et de travailleurs contractuels. Les syndicats continueront de se battre pour une égalité salariale pour un même travail.
Il faut saluer la solidarité des salariés de BMA dans une négociation menée de mauvaise foi par BHP. L’importance de la protection des régulateurs syndicaux chargés de la sécurité est devenue capitale, après le désastre survenu à la mine de Pike River en Nouvelle-Zélande qui a été en partie imputé à une déréglementation de la sécurité et à la direction. La direction doit travailler maintenant d’arrache pied pour retrouver un milieu de travail conciliant avec le niveau d’amertume occasionné par ses actions.
L’accord s’applique à environ 3.000 travailleurs dans les mines de Goonyella-Riverside, Peak Downs, Crinum, Blackwater et Saraji.