21 janvier, 2020Près de 130.000 adhérents de trois syndicats turcs des travailleurs de la métallurgie, Türk Metal, Birleşik Metal-İş et Özçelik-İş, sont déterminés à poursuivre leur combat pour une convention collective équitable après l'échec des négociations. Les syndicats envisagent une grève le mois prochain si aucune solution n'est trouvée.
La dernière convention collective en date, qui couvrait près de 200 lieux de travail, y compris de grandes multinationales, est arrivée à expiration en août de l'an dernier.
Les négociations ont débuté en octobre, les trois syndicats demandant des hausses de salaires de 26 à 34 pour cent et de meilleures conditions de travail dans une convention de deux ans, tandis que l'Association turque des employeurs des industries du métal (MESS) voulait un contrat de trois ans.
La MESS proposait des hausses de salaires allant du taux de l'inflation, 6,05 pour cent, à 8 pour cent et ensuite 10 pour cent, que les syndicats ont rejetées parce trop éloignées des revendications et des attentes des travailleurs.
Pour Adnan Serdaroglu, le Président de Birleşik Metal-İş :
"Nous créons de la richesse et nous voulons notre part. Il faut que les travailleurs de la métallurgie obtiennent satisfaction, sinon nous utiliserons notre droit de faire grève, inscrit dans la constitution."
Après trois sessions de négociation infructueuses, les syndicats ont commencé à lancer des actions en décembre, avec des piquets de grève, des manifestations, des arrêts de travail et des campagnes dans les médias.
Le 19 janvier, des dizaines de milliers de travailleurs de la métallurgie ont participé à des rassemblements organisés à Bursa par Türk Metal et à Gebze par Birleşik Metal-İş, pour montrer leur détermination à se battre pour de meilleurs salaires et de meilleures conditions de travail.
"Ces manifestations sont organisées pour les millions de personnes qui sont écrasées dans ce pays, qui ne peuvent pas vivre avec les salaires actuels. Elles témoignent de notre résistance; nous gagnerons ce combat ensemble,"
a déclaré Pevrul Kavlak, le Président de Türk Metal.
D'après les syndicats turcs de la métallurgie, le niveau de l'inflation, conjugué à la dévaluation de la livre turque, font que les salaires pratiqués dans la métallurgie turque dépassent à peine le salaire minimum national.
"Nous condamnons dans les termes les plus vifs l'intransigeance des employeurs devant les revendications légitimes des travailleurs de la métallurgie. Nous les exhortons à entamer un dialogue digne de ce nom avec les syndicats pour conclure une convention qui mette fin aux salaires de misère,"
ajoute le Secrétaire général d'IndustriALL, Valter Sanches.
Quant au Secrétaire général d'IndustriALL Europe, Luc Triangle, il déclare :
"Nous soutenons nos syndicats turcs dans leur combat pour une hausse des salaires équitable. Il faut que les travailleurs obtiennent une part équitable des hausses de productivité. Nous soutenons nos affiliés dans toutes les actions qu'ils entreprendront dans les prochains jours et les prochaines semaines pour obtenir une convention collective satisfaisante."